mardi, avril 23, 2024

France : La vidéo d’une jeune fille agressée sexuellement remonte jusqu’au gouvernement

Viol FranceDans une vidéo postée sur Facebook, un jeune homme soulève la robe d’une jeune fille et lui met une claque sur les fesses. Après une importante mobilisation et l’intervention de la secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes, le contenu a été supprimé.

La scène est très rapide, la vidéo ne dure pas plus de dix secondes. Deux jeunes filles entrent dans une épicerie de Cannes, on les aperçoit de dos dans une allée quand un jeune homme s’approche. Il soulève alors la robe noire de la deuxième jusqu’au-dessus des hanches laissant apparaître ses fesses et ses sous-vêtements. La victime remet alors sa tenue rapidement en place. Mais l’agresseur présumé revient et lui met une forte claque sur les fesses, sous les hourras bruyants et les applaudissements d’un groupe de jeunes se trouvant sur le trottoir.

L’agression n’en est pas restée là puisque le jeune homme l’a ensuite partagée sur Facebook le 1er novembre avec le hashtag « #Ohpute ». La vidéo devient virale et se propage très vite avec près de 5000 partages. Jusqu’à ce qu’Anaïs Bourdet, fondatrice du Tumblr féministe anti-harcèlement de rue « Paye ta shnek », en soit informée. « J’ai l’habitude que l’on m’envoie de nombreux signalements. Mais là, ça a dépassé tous les records », explique-t-elle à L’Express.

« Dénoncer, pas diffuser »
Sur Twitter et Facebook, elle incite le maximum d’internautes – « des milliers »- à signaler le contenu et son auteur. Mais le réseau social leur répond qu’elle « n’enfreint pas les standards de la communauté ». Contactée, la secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes, Pascale Boistard, s’en mêle alors. 24 heures après, Facebook finit par supprimer la vidéo. Le compte de l’agresseur présumé a été supprimé depuis sur le réseau social. Sur Instagram et Snapchat, il est passé en profil privé.
La mobilisation a payé. Mais, regrette Anaïs Bourdet, de nombreuses personnes qui voulaient critiquer et s’insurger ont également contribué au buzz en partageant eux aussi le contenu. « Maintenant il faut que l’on se batte contre les copies de la vidéo. Parfois, en pensant faire passer le bon message, on le dessert. C’est important d’éduquer sur ce point: il est important de dénoncer, pas diffuser. »

Anaïs Bourdet est en contact avec des associations pour étudier les suites judiciaires à donner à cette affaire, envisageant notamment le dépôt d’une plainte pour agression sexuelle, définie par la loi comme « un acte à caractère sexuel sans pénétration commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise. Il peut s’agir par exemple de caresses ou d’attouchements de nature sexuelle. » Le cabinet de Pascale Boistard précise à L’Express que les signalements ont été traités par des policiers et gendarmes affectés à la Plateforme « Pharos », un service qui appartient à la Direction centrale de la Police judiciaire. L’entourage de la ministre incite d’ailleurs vivement les internautes à utiliser cette procédure pour signaler des contenus illicites.

Si l’agresseur présumé et les témoins de la scène ne se sont pas cachés sur les réseaux sociaux, bien au contraire, la victime, elle, ne s’est pas fait connaître. « Je comprends tout à fait qu’elle ne se manifeste pas. A sa place, je ferais sans doute pareil, nous confie Anaïs Bourdet. J’espère juste qu’elle voit que des gens la soutiennent avec bienveillance. »

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