Conakry, Guinée : Après une semaine passée dans les bulles, le nouveau président en exercice de l’Union Africaine est rentré au bercail, en fanfares. Mais il doit vite remettre ses pieds car la situation socio-politique interne est délétère.
Ce vendredi matin, le président Alpha Condé doit certainement se rendre à l’évidence : le pays va encore mal et sur plusieurs plans.
Premièrement. Au moment où il se lançait dans un bain de foule – de l’aéroport à Sékhoutouréyah dans Kaloum- sur plusieurs kilomètres, il y avait des guinéens mécontents sur l’axe Bambéto-cosa etc…On me dira « les jaloux de l’axe du mal » qui veulent saboter l’arrivée triomphale du « Fama », lequel a eu « l’exploit » d’être désigné pour une année, président en exercice de l’organisation panafricaine. Peut être vrai. Mais les délestages de l’EDG, la guinéenne d’Electricité, ces derniers mois, restent le grand argument de ceux qui ont décidé de se faire entendre dans les rues de la haute banlieue.
Les délestages de courant commencent à être inquiétants à Conakry. La période d’étiage au nouveau barrage de Kaléta ne rassure plus.
Face aux agents des forces de l’ordre, ces guinéens ont affronté les forces de l’ordre. Des voyous en ont profité pour voler, brigander de paisibles citoyens. Quid des bouchons occasionnés sur la circulation.
Deuxièmement. Alpha Condé, s’il ne l’avait pas appris hier, à cause certainement de la mobilisation de ses partisans, doit se rendre à l’évidence dès ce matin. Les uniformes kaki, bleu et blanc et autres des écoliers sont absents dans la circulation. Ah oui ! Le ministre de l’Enseignement pré-universitaire, Ibrahima Kourouma, a renvoyé les écoliers en congés dit-on forcés pour une dizaine de jours, le temps que les nouveaux gens-saignants, pardon enseignants, rejoignent leurs lieux d’affectation.
Pour manque d’enseignants dans les classes, plusieurs villes, de Conakry à l’intérieur du pays ont connu des manifestations de rue, souvent violentes. Celle des lycéens de Kaloum, les voisins du département de l’Enseignement pré-universitaire, restent encore dans les esprits.
Troisièmement. Pour circuler à Conakry, depuis quatre jours, c’est encore difficile. Les stations d’essence sont à sec. L’ONAP évoque un retard du tanker. Oui, comme au temps de feu Lansana Conté. Les mêmes signes d’incompétence dans la gestion de cette denrée hautement stratégique. Le litre d’essence se négocie jusqu’à 20.000 gnf dans certaines villes du pays. Et comme d’habitude, tout à commencer par le prix du transport.
On peut continuer à citer encore et encore. Après une semaine de joie, d’honneur en Ethiopie, au 28ème Sommet de l’UA, nous disons au Pr Alpha Condé « Bienvenue dans le réel ».