mardi, avril 16, 2024

Brexit: le Royaume-Uni choisit la sobriété pour ses adieux à l’Europe

Boris Johnson, qui fut l’un des principaux artisans du Brexit, a souligné vendredi soir que le divorce entre son pays et l’UE ne marque «pas une fin mais un début».

C’est «l’aube d’une ère nouvelle» qui doit se lever ce samedi sur le royaume. Ce sont les mots de Boris Johnson, ceux qu’il a prononcé lors de son adresse solennelle à la nation, une heure avant la sortie de Londres de l’Union européenne, à 23 heures.

Pour célébrer ce Brexit dont il fut le champion, le premier ministre a choisi la sobriété. Pas de triomphalisme, il veut célébrer «respectueusement» la plus importante décision du pays en matière de géopolitique depuis la Seconde Guerre mondiale. Boris Johnson entend ne pas fouiller les plaies et réconcilier les Britanniques. Alors que les plus fervents Brexiters – avec en tête Nigel Farage – ont choisi de faire la fête devant Westminster, BoJo a préféré savourer le moment avec ses conseillers et proches au 10, Downing Street. En buvant du mousseux anglais, préféré au champagne continental… Sur la façade, une horloge lumineuse a égrené le compte à rebours une heure avant le grand saut hors d’Europe.

Dans son allocution, Boris Johnson a insisté sur le fait que ce jour ne marquait «pas une fin mais un début». Le rideau va juste s’ouvrir sur «un nouvel acte» qui va «permettre de libérer tout le potentiel du pays»«Nous n’accepterons plus que vos chances dans la vie – celles de votre famille – dépendent de l’endroit du pays dans lequel vous grandissez», assure le premier ministre. Une référence explicite à ses promesses de campagne de faire des régions défavorisées du nord et du centre du pays une priorité.

Union Jack

Au-delà du Brexit, Boris Johnson affiche en effet sa volonté de combler le fossé qui sépare le sud et le nord de l’Angleterre, dont les régions désindustrialisées ont été délaissées depuis des décennies par les différents gouvernements. C’était le sens du Conseil des ministres délocalisé qu’il a tenu en cette journée historique à Sunderland, une ville ouvrière du nord-est de l’Angleterre, très symbolique, puisqu’elle fut la première à annoncer des résultats en faveur du Brexit lors du référendum de 2016. Ses habitants avaient voté à 61 % pour le divorce avec l’UE.Mais pour les partisans du Brexit, la grande fête était pour le soir, devant le Parlement britannique, où les deux camps se sont affrontés trois longues années durant

Brexit supporters gather during a rally in London, Friday, Jan. 31, 2020. Britain officially leaves the European Union on Friday after a debilitating political period that has bitterly divided the nation since the 2016 Brexit referendum. (AP Photo/Frank Augstein)

L’ambiance à Londres était étrange en ce «B-Day». Sur les sites internet des grands médias, le Brexit était relégué derrière le coronavirus et les deux cas confirmés en Grande-Bretagne. Un rassemblement (modeste) de «remainers», troublé par quelques insultes de Brexiters passés tôt par le pub, a eu lieu dans l’après-midi. On brandissait l’Union Jack ou des pancartes à la gloire de Donald Trump face au drapeau européen. Mais pour les partisans du Brexit, la grande fête était pour le soir, devant le Parlement britannique, où les deux camps se sont affrontés trois longues années durant. Les bâtiments officiels étaient illuminés aux couleurs nationales.À lire aussi : À Londres, les Français à la sauce Brexit

La division du pays se lisait graphiquement sur les unes de deux journaux britanniques, illustrées par les mêmes falaises blanches de Douvres. Sur le même fond, le Daily Mail titrait sur «Une nouvelle aube» pour la Grande-Bretagne, enfin «libre et indépendante» tandis que le Guardian préférait parler d’une «Petite île», allusion à la perte de rang international qui attend le pays après sa sortie de l’Europe. Au réveil, les Britanniques ne devaient toutefois pas voir leur vie changer, puisque cette date, malgré sa charge historique, marque l’ouverture d’une période de transition qui doit durer jusqu’au 31 décembre prochain. Onze mois durant lesquels le Royaume-Uni continuera d’appliquer les règles de l’UE.

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