GuinéeTime a eu des réactions à chaud de certains leaders de partis politiques après la concertation entre le pouvoir et la classe politique ce mercredi au palais du peuple. Si les leaders de la mouvance présidentielle parlent d’avancée démocratique, ceux de l’opposition n’apprécient guère la leçon de morale que voulait donner le département de l’Administration du Territoire.
Fodé Oussou 1er vice-président de l’Union des Forces Démocratique Guinéenne (l’UFDG) :
« Ce que je dénonce avec beaucoup de déception, c’est le discours tenu par le ministre de l’Administration du territoire. Je pense que les partis politiques ont répondu à l’appel dans le cadre de l’apaisement pour qu’on aille à ces élections. Mais quand il tient des discours qui vont dans le sens d’attaquer les leaders, donner la possibilité comme si c’est les partis politiques qui empêchent à ce que la Guinée obtienne le PPTE, je pense à ce niveau, c’est une déception. Il faut que les discours changent, il faut qu’on aille à l’apaisement. Il n’est pas du ministre de l’Administration du territoire de traiter les partis politiques et les leaders des partis comme il l’a fait tout à l’heure. Si nous voulons aller à l’apaisement, nous allons à l’apaisement. De toutes les façons, la Guinée ne peut être gouvernée que par la loi. On ne peut pas inventer la loi. Nous savons parfaitement comment on organise une manifestation. Nous savons quels sont notre rôle et notre devoir mais si on veut aller à l’apaisement, il est de la responsabilité des autorités politiques de ce pays de mettre la balle à terre. Et arrêter de s’attaquer aux politiques. Si non ça ne va pas aller. On ne peut pas vouloir une chose et de son contraire. La paix ce n’est pas un mot mais un comportement.Et l’ennemi de la paix c’est l’injustice, l’arbitraire, ces exclusions tenues par le ministre l’administration du territoire. C’est une déception. Nous ne sommes pas venus pour recevoir des cours .On pouvait nous envoyer ces brochures pour mettre nos observations. C’est une déception totale.»
Djalikatou Diallo secrétaire général du Parti de l’Espoir Démocratique National (PEDN) :
« Depuis que le multipartisme est rentré en Guinée, les partis politiques sont soumis à cet exercice. Nous connaissons les lois qui régissent les manifestations au niveau du PEDN. Seulement au tant on doit mettre les partis politiques en garde, au tant on doit mettre en garde les forces de l’ordre pour éviter l’usage abusif des armes. Le PEDN a été victime le 27 aout dernier. Il faut que les forces de l’ordre soient aussi bien encadrées. Ensuite les responsables de l’administration doivent connaitre la loi. Lorsque la déclaration est faite par les manifestants, il y’a un temps pour pouvoir interdire la manifestation. Passé ces délais, ça veut dire qu’elle est autorisée. La dernière manifestation qui a été étouffé dans l’œuf, c’est vers 23heures que les leaders ont appris qu’elle est interdite. Ce n’est pas le règlement. Au tant les partis politiques doivent obéir à la loi au tant les autorités administratives et les forces de l’ordre doivent respecter la loi. C’est de part et d’autre.»
El hadj Mamadou Sylla président de l’Union Démocratique de Guinée (UDG) :
« C’est bon. Ces genres de rencontres doivent se multiplier parce que ça enseigne beaucoup les leaders. Et, à notre tour de bien véhiculer le continu du bouquin qui sont des codes, des lois comment faire les manifestations. A notre tour d’organiser des meetings pour bien gérer nos militants. C’est l’occasion d’expliquer que les meetings sont bel et bien autorisés mais dans le respect de la loi. »
Docteur Saliou Bella Diallo président du parti AFIA :
« Moi, je pense que c’est une évolution de notre démocratie. Je suis optimiste puis ce que la concertation commence par former les acteurs locaux. Regrouper les partis politiques, la société civile, les autorités, les forces de maintien d’ordre, les medias, avec l’évolution de cette jeune démocratie, ça nous donne les outils nécessaires pour que nous puissions préserver l’essentiel .C’est-à-dire la violence. Former les leaders des partis politiques, les forces de l’ordre, la société civile, l’administration, c’est prévenir la violence, prévenir la destruction, favoriser le développement et l’instauration d’une démocratie réelle effective. J’approuve l’acte et je souhaite que ces rencontres se multiplient et que tous les acteurs se donnent comme objectif de persévérer dans ces rencontres pour que notre démocratie puisse s’instaurer et que les outils d’alternance soient seulement les concertations électorales. Enfin que notre jeune démocratie puisse gagner davantage. »
Propos recueillis par Ahmed Kalan Diallo