Les pays occidentaux mènent une « guerre » économique à l’échelle de la planète contre l’Iran pour le faire plier, a déclaré mardi le président iranien Mahmoud Ahmadinejad lors d’une conférence de presse à Téhéran retransmise par la télévision d’État. « L’ennemi a imposé des sanctions (…) contre les ventes de pétrole. Une grande partie des devises proviennent du pétrole. Et, pire, des sanctions contre les échanges bancaires pour que, si on vend du pétrole, on ne puisse pas rapatrier l’argent. C’est une guerre cachée et lourde à l’échelle de la planète », a-t-il déclaré.
Ces sanctions renforcées ont été adoptées à l’initiative des pays occidentaux face au refus de Téhéran d’infléchir son programme nucléaire controversé. Elles se sont traduites notamment par une forte dépréciation de la monnaie iranienne. « Nos amis à la banque centrale tentent et trouvent des moyens (pour contourner les sanctions). C’est une bataille. Ils (les Occidentaux, NDLR) ont réussi à faire baisser un peu nos ventes de pétrole, mais nous allons le compenser. C’est une bataille », a-t-il dit. « L’ennemi croit pouvoir casser la résistance du peuple iranien, mais il se trompe », a-t-il ajouté.
« Une pierre sur notre chemin »
Le rial iranien a touché mardi un nouveau plus bas historique face au dollar avant de reprendre une partie de terrain perdu en début d’après-midi, selon des sites spécialisés et des agents de change interrogés par l’Agence France-Presse. Un dollar a valu mardi en milieu de journée jusqu’à 35 500 rials selon un site spécialisé de change, des agents de change évoquant même le cours de 37 000 rials, contre 34 700 la veille. Il s’est ensuite légèrement repris. En un an, depuis l’adoption de sanctions pétrolières et bancaires renforcées par la communauté internationale, le rial a perdu plus de 80 % de sa valeur et l’inflation en Iran a bondi. Le président iranien a intégralement imputé la chute du rial à ces sanctions.
« Il n’y a aucune raison économique pour ces fluctuations. L’ennemi a lancé une pierre sur notre chemin, il faut aider à lui retourner la pierre », a-t-il déclaré. « Nous avons des réserves (de change, NDLR) en quantité nécessaire pour le pays », a-t-il assuré. « Il y a une guerre psychologique (…) Tout le monde doit aider le gouvernement. Les sanctions visent le peuple. Ils (les Occidentaux, NDLR) mentent lorsqu’ils disent que les sanctions sont des pressions contre le gouvernement », a déclaré Mahmoud Ahmadinejad.
AFP