Des blocs politiques de l’opposition au régime de Condé, depuis quelques jours, se font une guerre sans précédent pour avoir une représentation au sein de a nouvelle commission électorale nationale indépendante. La virulence des propos des uns contre les autres, ainsi que la détermination de beaucoup, font croire que nos leaders politiques confondent la Ceni et l’Assemblée nationale.
Les querelles intempestives de ces derniers jours autour des 10 places que l’Opposition devrait avoir au sein de la nouvelle Ceni font rage. Dans la presse locale, chaque bloc ou formation politique, voudrait y voir un de ses membres ou envoyé. Pour avoir été » gazé, malmené », et tenue tête au pouvoir de Condé pour une recomposition paritaire de la Ceni, cette frange de l’opposition s’est adjugée l’ensemble des places. L’ADP et le Collectif, qui comprennent les grandes figures dont Cellou Dalein Diallo, Sydia Touré et Lansana Kouyaté, ne veulent partager ces places ni avec le Club des centristes de l »ancien premier ministre Jean Marie, ni avec le FDP de Badiko. Encore moins avec le Bloc de l’opposition constructive.
Ces deux blocs, organisateurs des » marches pacifiques » émaillées quelques fois d’incidents graves à Conakry, vont d’ailleurs déposer la liste des 10. Puisque la Geci de Mohamed Soumah, la première fois mise à l’écart, va être réintroduite au détriment du parti de Ditinn Diallo.
Badiko du FDP, avant eux, a déposé sa liste comme le BOC. Ce qui équivaut à souligner qu’au lieu de 10, l’administration du Territoire aura des listes à gérer. Difficile de savoir sur quelle base juridique Alassane Condé se penchera–il pour faire une liste définitive. » L’opposition est plurielle », avait-il trouvé à placer.
Actuellement, les observateurs du marigot politique guinéen ont bien de raisons de s’inquiéter quant à l’obsession de chaque camp politique à voir son représentant coûte que coûte dans la nouvelle Ceni. Ce qui n’est pas obligatoire car contrairement à l’Assemblée nationale, cette institution chargée d’organiser les élections et référendums en Guinée ne peut en contenir plus de 25 membres !
La passion des débats sur la question démontre à suffisance que bien de partis politiques sont conscients de leur incapacité réelle sur le terrain. Cet état de fait leur pousse à jouer leur dernière carte puisqu’il sera très ardue, pour leurs formations politiques, de compter plus de 2 députés dans la future Assemblée nationale
Pourtant, c’est bien dans cette bataille électorale prochaine qu’ll faudra normalement grouiller. Le parlement guinéen comptera 114 députés. C’est dans sn enceinte que les grands sujets de la vie guinéenne seront discutés. Pas du tout à la Ceni.