La Guinée, au cours de l’année 2012, a connu des « succès économiques » évidents. Mais cette amélioration dans la gouvernance contraste avec la fragilité de son économie qui doit faire face à des défis importants en cette nouvelle année.
L’économie guinéenne reste encore très fragile. Le moindre changement brusque de l’économie mondiale en 2013 pourrait dérégler le tableau de bord de l’économie nationale. Au plus haut sommet de l’Etat, l’on est conscient de la situation.
« Nos défis pour 2013 est de faire en sorte que les mouvements erratiques des marchés extérieurs n’atteignent pas la Guinée. Si les prix des denrées alimentaires augmentent, cela peut atteindre la Guinée. Si le prix du carburant flambe, cela peut également atteindre notre pays et fausser complètement la situation, le plan d’action » explique le ministre de l’Economie et des Finances, Kerfalla Yansané. Ces propos sont tenus lors de l’ouverture, en décembre 2012, lors de l’ouverture au CNT de la session budgétaire.
A son analyse, le niveau actuel de notre économie ne pourrait supporter un brusque « dérèglement » de l’économie planétaire. Le monde étant devenu un village, les économies liées les unes aux autres à travers des marchés, l’on verrait très mal notre pays échapper aux phénomènes ressentis de façon globale. D’où l’inquiétude du ministre guinéen de l’Economie. L’argentier de l’Etat guinéen évoque déjà des solutions.
« Nous souhaitons que l’évolution de ces faits extérieurs soit stable et que le prix du pétrole ne flambe pas. Si le prix du pétrole flambe, à notre niveau, nous serons obligés de faire des ajustements de prix (à la pompe). Ce qui peut toucher les secteurs de la vie » analyse Yansané.
L’augmentation de prix d’essence à la pompe dans maints pays en Afrique ouvre une véritable période de contestations sociales. Surtout que la fragilité de certains Etats sur le plan économique pousse le FMI à leur suggérer l’arrêt de la subvention sur le pétrole et produits dérivés.
Pour le FMI, les maigres ressources qui servent à la subvention de ces denrées sont des « fonds perdus ». Une évidence, sur le plan comptable mais socialement, rares sont les Etats africains qui ne calculent pas mille fois avant de procéder à un réajustement de prix à la pompe. Cette peur bleue de la réaction sociale fait même pondre au niveau de certains pays africains, asiatiques et arabes de solutions qui changent d’un contexte à un autre, d’un pays à l’autre.
Au Ghana, en contrepartie d’une augmentation du carburant de 50%, les droits d’inscription à l’école primaire et secondaire ont été supprimés, les transports en commun développés et des zones rurales électrifiées.
Pour calmer la gronde sociale, la Jordanie a privilégié l’augmentation du salaire minimum et le versement de primes aux retraités et aux salariés du public les moins bien payés. De plus, le tarif social de l’électricité a été étendu.
De son côté, le Gabon a instauré la gratuité de l’inscription à l’école et des livres scolaires. Les transports en commun ont également été étendus.
En Indonésie, 19 millions de familles pauvres ont reçu une aide financière. Au Mozambique, les capitaux ainsi libérés ont été affectés à des programmes sociaux…