Deux ans après son arrivée aux commandes de la Guinée, le candidat socialiste, Alpha Condé n’est pas peu fier de son bilan social durant ses vingt quatre mois passés au pouvoir. Mais le train-train du Guinéen s’est t-il amélioré pour autant ?
Les problèmes sociaux ont-ils été soulagés ? Dans les lignes qui vont suivre, nous tenterons de trouver quelques éléments de réponse, du reste non-exhaustif.
Dans cet exercice pénible, nous nous intéresserons à certains secteurs clés du domaine social tels l’électricité, l’eau, la santé, l’agriculture, les transports…emplois.
Electricité
Pendant la campagne électorale pour la conquête de Sékhoutouréah, le socialiste Alpha Condé a donné l’impression de détenir la clé magique des problèmes sociaux qui malmènent la majorité des Guinéens. Vu le caractère populiste de certaines promesses tenues ça et là souvent avec enthousiasme et même fantasme.
A titre d’exemple, le candidat Alpha Condé avait promis de donner l’électricité à tous, du moins à tout Conakry en moins d’un an. A l’entame de son mandat, cherchant la formule magique, le président Alpha Condé a beaucoup observé, interrogé et écouté. Mais cette démarche n’a pas donné la moisson escomptée. Ils l’ont trompé comme Lansana Kouyaté alors vrai premier ministre.
En 2011, ils, les dirigeants de EDG ont fait comprendre au chef de l’Etat que Conakry peut avoir le courant 16 heures par jour. Le président y a cru. Et a promis. Seulement hormis la période des grandes pluies, la desserte en électricité est loin d’atteindre les 16 heures promises jusque-là.
Pourtant, de gros concours financiers ont été apportés par le gouvernement guinéen et ses partenaires. Dont la banque mondiale, la banque africaine de développement, la banque islamique de développement.
Pire, le coordinateur général de la Guinéenne d’électricité, au lieu de travailler à concrétiser la promesse faite par le président en matière d’énergie, a plutôt concentré ses énergies à écrire un livre-bilan. Son livre aurait eu plus de lecteurs s’il avait donné la lumière électrique pour le lire la nuit, après une journée de labeur. En définitive, le résultat est peu reluisant.
La seule consolation qui concerne le lancement de la construction du projet hydroélectrique de Kaléta, se conjugue encore en termes d’avenir et de perspective. Et qui augure à terme, des lendemains d’espoir pour le secteur de l’électricité.
Eau
Concernant l’état de desserte en eau potable, c’est presque le statuquo. Il n’ y a pas eu d’investissements majeurs à même d’améliorer considérablement la desserte en eau potable à Conakry.
L’eau potable reste toujours une denrée rare et précieuse en Guinée, le château de l’Afrique de l’ouest.
Toutefois, des efforts pour fournir de l’eau potable aux populations de l’arrière pays sont encourageants. Ainsi, le SNAPE (service national d’adduction des points d’eau) a réhabilité et implanté un nombre important de pompes (forages), près de 3000 à travers le pays. Notamment en Basse Guinée et en Guinée forestière où ces investissements sont plus prononcés. Comme on peut le constater, la question de l’eau, source de vie, se pose elle aussi en termes de challenge pour l’administration Condé.
Emplois
Si sur le plan économique, l’administration Condé a réalisé des performances reconnues de tous, force est de constater les emplois créés sont nettement en deçà des attentes. Le chef de l’Etat dans son adresse à la nation, s’est réjoui d’avoir créé 42 000 emplois. Seulement, on ne sait pas trop comment en est-on arrivé à ce chiffre. Aucun détail, aucune communication cohérente n’a été donnée même pas par les ministères en charge de l’emploi, ou du ministère du plan en charge des statistiques.
Une chose certaine, c’est que des milliers d’autres emplois ont été détruits ou mis entre parenthèse. C’est le cas des travailleurs de la Sotelgui. Et bien d’autres entreprises minières. Dont BHPbiliton, Rusal, Vale et même Rio Tinto…
Panier de la ménagère
Parmi les priorités du quinquennat du président Alpha Condé, figure en bonne place, la valorisation du potentiel agricole guinéen. Dès son arrivée aux commandes du pays, le président a injecté près de 200 milliards de francs guinéens dans la première campagne agricole sous Condé. Il en sera de même pour la campagne agricole suivante à quelques différences près.
L’objectif affiché par Condé est parvenir à l’autosuffisance alimentaire au bout de trois ans. Pour le moment, on est sans doute loin d’atteindre ce résultat, mais des efforts encourageants ont été faits.
Pour une fois, le panier de la ménagère a connu un léger mieux. Les prix, pour ce qui concerne le ri-aliment de base du Guinéen- a été relativement maitrisé malgré la fluctuation des devises. Le sac de riz importé se négocie selon la qualité, entre 180 000, 200 000 et 230 000 francs guinéens à travers Conakry.
Pour le reste des denrées, les prix flambent par moment. Quant à la viande, elle est toujours inabordable pour la bourse du Guinéen moyen. 35 000 francs le kilogramme, ce n’est pas donné à tous les ménages d’en manger même une fois par semaine.
Pour le reste, dans le domaine de la santé, des efforts ont été faits. La gratuité des frais d’accouchement a été politiquement ‘’décrétée’’ par Condé pour marquer sa volonté de soulager les femmes comme promis pendant la campagne électorale. Bien d’autres efforts ont été faits. Mais sur le terrain, des efforts restent à faire pour traduire dans les faits, la volonté politique du président Alpha.
C’est le même constat dans le secteur des transports où le calvaire des citoyens de Conakry est toujours palpable le long des trajets, surtout aux heures de pointe.
A la vérité, l’administration Condé a fourni des efforts encourageants pour améliorer le quotidien du Guinéen, mais des observateurs estiment qu’elle aurait mieux fait si elle avait fait dans la technocratie.