Cette nuit d’hiver, à Johannesburg, Luyanda Ngcombolo, 28 ans, prend un taxi sans prêter grande attention à ses occupants. Une fois les autres passagers débarqués, celui-ci accélère vers une destination inconnue, et s’arrête au milieu de nulle part
. Le chauffeur et son copilote, arme au poing, la violent, la volent, et la jettent nue hors du véhicule. Craignant qu’elle ne les reconnaisse, ils reviennent sur les lieux du crime pour la tuer, mais ne la trouvèrent pas, terrée dans un buisson. Elle ne vit jamais leur visage.
Un an plus tard, quand la police la convoque pour reconnaître deux suspects qui venaient d’être arrêtés, « elle savait qu’elle ne pourrait pas compter sur ses yeux », dit le quotidien sud-africain The Star, dans un article repéré par Courrier international. Elle les ferma donc et se fia, à la place, à son odorat, demandant au gardien de prison si elle pouvait sentir la dizaine d’hommes qui lui étaient présentés.
« Après avoir senti le dixième homme, elle recula, senti de nouveau le neuvième, et ouvrit les yeux. C’était l’homme qui l’avait violé. Elle les ferma de nouveau et revint encore sur ses pas, les sentant à nouveau jusqu’au cinquième. Elle se pencha sur lui, le sentit, et ouvrit les yeux. C’était le second agresseur », affirme le journal, alors que, quelques années plus tard, le procès de cette sinistre et surprenante affaire s’est clos.
lemonde.fr
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