Le chef de la délégation de l’Union Européenne, Philipp Van Damme, a réagit à propos des actes de violences qui émaillent les manifestations politiques à Conakry. Lisez…
Déclaration lue sur les antennes de la RTG
« La manifestation politique est un droit démocratique, acquis et reconnu par tous. Ce qui me parait anormal par contre, c’est que nous rencontrons dans les manifestations et dans les contre manifestations d’ailleurs, des gens qui sont armés de pierres, de lance-pierres, de catapultes, de barres de fer… Les armes n’ont pas leur place dans une marche pacifique, c’est d’un. De deux, j’ai déjà constaté qu’à chaque fois, il y’a une tendance au dérapage des manifestations qui prennent une nature tout à fait délibérée. Je pense aux atrocités commises les 2 et 3 mai, qui malheureusement n’ont pas été condamnées avec la fermeté nécessaire. J’aurais souhaité que la classe politique quel que soit son bord, condamne sans réserve et sans condition, toute violation des biens publics et privés y compris le saccage de la gendarmerie de Bambéto, le mercredi 22 mai, qui est de inadmissible. Quoiqu’on dise… j’aurais aussi voulu et j’insiste qu’on condamne quel que soit leur bord, tous ceux qui attisent les tensions ethniques. Car ce sont eux qui sèment la haine, alimentent et augmentent la méfiance dans ce pays. Moi, je suis arrivé en Guinée, il y’a trois ans. J’ai connu une Guinée qui est foncièrement un pays de tolérance. Ce qui s’illustre parfaitement par l’inter mariage, le cousinage et c’est quelque chose qui me convient bien. Parce que, j’ai vécu au Rwanda où il y a eu la radio mille collines qui semait la haine… Je voudrais m’adresser particulièrement aux responsables de tout bord pour qu’ils appellent leurs militants au calme et à la retenue. Parce que n’oublions pas, l’histoire va les prendre à témoin et ce sont eux-mêmes qui vont rendre compte devant l’histoire pour dérapage dans ce pays ici. J’en appelle aux militants de tout bord et aussi aux forces de l’ordre à la retenue. Les manifestations ne sont pas des confrontations. On ne peut régler les problèmes de ce pays qu’autour d’une table de négociation. »