Le ministre de la pêche, Moussa Condé dit « Tata Vieux » quitte le département de la pêche. Il est nommé ministre de l’Hôtellerie, du tourisme et de l’Artisanat à la place de Louceny Camara nommé à la tête du département de la pêche.
Ces nominations ont été rendues publiques par les médias d’Etat.
Moussa Condé, qui était jusqu’alors ministre de la Pêche et de l’Aquaculture, a été nommé ministre de l’Hôtellerie et de l’Artisanat en remplacement de Loucény Camara, qui a récupéré le portefeuille de la Pêche et de l’Aquaculture. Aucune explication n’a été fournie officiellement à cette permutation.
Jointes par l’AFP, des sources au ministère de l’Hôtellerie et de l’Artisanat ont fait état d’une incompatibilité entre M. Camara et de responsables de services gérés par ce département, dont l’Office national du Tourisme, considérant que cela pourrait expliquer son éloignement.
D’autre part, des sources dans les milieux politiques ont estimé que le départ de Moussa Condé du ministère de la Pêche a un lien avec la récente sanction de l’Union européenne (UE) contre la Guinée, parmi d’autres pays, pour pêche illégale, ce qu’a réfuté M. Condé, joint par l’AFP.
« Ce n’est pas du tout lié, seul le président de la République peut l’expliquer, moi je ne peux pas l’expliquer », a-t-il simplement dit.
Le 24 mars, l’UE a annoncé la fermeture de son marché aux importations de poissons du Belize, du Cambodge et de la Guinée pour sanctionner commercialement, selon elle, l’incurie des autorités de ces trois pays contre la pêche illégale.
En vertu de ces mesures, les captures des bateaux de pêche battant pavillons de ces trois pays ne pourront plus être importées dans l’UE. Les navires de l’UE devront cesser de pêcher dans leurs eaux, tandis que les opérations conjointes de pêche ou les accords de pêche avec ces pays sont interdits.
Selon la Commission européenne, de 11 à 26 millions de tonnes de poissons sont illégalement capturées par an, pour une valeur d’environ 10 milliards d’euros, ce qui représente au moins 15% de la pêche mondiale et menace la survie biologique des espèces et l’économie du secteur.