L’ancien chef du gouvernement malien Oumar Tatam Ly a remis ce week-end sa démission au président IBK. Il a été aussitôt remplacé par Moussa Mara, 39 ans, ancien ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la ville. Portrait.
Sept petits mois et puis s’en va. Oumar Tatam Ly, désormais ex-Premier ministre malien, a remis samedi 5 avril sa démission au président Ibrahim Boubacar Keïta. L’ancien chef du gouvernement, nommé en septembre 2013, a expliqué les raisons de son choix dans une lettre transmise à IBK. Il y affirme que des « dysfonctionnements » et des « insuffisances » au sein du gouvernement ont réduit « sa capacité à relever les défis », tout en soulignant ses divergences de points de vue avec le chef de l’État. En bref, Oumar Tatam Ly estimait ne plus avoir les mains libres et le courant ne passait plus entre les deux têtes de l’exécutif.
Si la rumeur d’un remaniement flottait dans l’air bamakois depuis quelques semaines, cette brusque démission d’Oumar Tatam Ly est une surprise. « J’ai vu plusieurs de mes collègues ministres ce matin et nous avons tous été étonnés par cette annonce », souffle un poids lourd du cabinet actuel. Pour plusieurs d’entre eux, cette information a été d’autant plus surprenante qu’elle a été suivie de la promotion de Moussa Mara à la primature.
Jeune – il est âgé de 39 ans -, l’ancien ministre de l’Urbanisme et de la politique de la ville n’était pas pressenti pour le poste de chef de gouvernement. Mais il n’en est pas pour autant un inconnu du sérail politique malien. C’est aussi une vieille connaissance d’IBK. En 2007, cet expert comptable de formation conduit une liste indépendante aux élections législatives et se présente en commune IV de Bamako. Il se qualifie alors au second tour face à un certain… Ibrahim Boubacar Keïta, qui remporte le scrutin.
Une ascension politique en flèche
Moussa Mara pense enfin tenir sa première victoire électorale en 2009 après son succès aux municipales dans la même commune, mais le scrutin est invalidé en raison d’irrégularités. Il obtient finalement gain de cause deux ans plus tard en étant élu maire après l’organisation d’élections partielles. L’ambitieux édile vient alors de lancer son propre parti, Yelema (« changement », en bambara), qu’il représente à l’élection présidentielle de l’été 2013. Après avoir recueilli 1,5 % des voix lors du premier tour, Moussa Mara se rallie à la candidature du futur président IBK. Une alliance politique récompensée en septembre par sa nomination à la tête du ministère de l’Urbanisme, puis par celle, plus récente et prestigieuse, au poste de Premier ministre.
Fraîchement désigné en remplacement d’Oumar Tatam Ly, le nouveau chef du gouvernement malien a publié dimanche le message suivant sur son compte Twitter : « Merci à vous tous. Le plus dur commence. Je compte sur le soutien mais aussi les critiques objectifs de tous. Bon dimanche et vive le Mali. »
JeuneAfrique