Depuis la mise en place d’un plan national de lutte contre les ravages de la fièvre hémorragique à virus d’Ebola, 37 personnes ont été guéries de cette maladie, a déclaré samedi Philipe Barboza de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le dernier bilan officiel fait état de 158 cas suspects sur 102 décès enregistrés dans les centres de traitement à Conakry et dans les préfectures de Kissidougou, Mecenta, Guékédou et Dabola, situées au centre et au sud est de la Guinée.
Au cours d’une conférence d’information, l’expert médical de l’OMS a estimé que les efforts consentis par le gouvernement guinéen appuyés par les partenaires sanitaires internationaux dont l’OMS, Médecin sans frontière (MSF) et l’Unicef, ont permis de stabiliser l’élan d’évolution de l’épidémie dans le pays.
« Ces personnes guéries d’Ebola sont sorties des centres de traitements et elles continuent de mener une vie normale à Conakry et à l’intérieur du pays », a affirmé Dr Barboza, avant de préciser que « la fièvre Ebola n’est pas une fatalité, car elle est une maladie au même titre que les autres maladies ».
Toutefois, l’expert de l’OMS a déploré la stigmatisation dont les « anciens malades » d’Ebola font l’objet aujourd’hui dans les familles, après leur retour dans leurs milieux de vie d’avant.
« Je pense qu’on doit arrêter de stigmatiser les personnes sorties des centres de traitement d’Ebola », car « lorsqu’on est guéri de cette fièvre, il n’y a plus de crainte ni de panique ».
Pour lui, « pas de risque avant les premiers signes de la maladie et pas de risque non plus après les derniers signes de la maladie chez un ancien malade ».
Par ailleurs, Dr Sakoba Keita, chef de Division prévention et lutte contre la maladie et porte-parole du comité de crise sanitaire nationale, a expliqué les dispositions prises par le gouvernement pour mener une lutte durable contre la fièvre Ebola en Guinée.
Ainsi, les autorités sanitaires comptent procéder à l’établissement d’une cartographie des sauves-souries (animaux qui constituent les principaux réservoirs de la maladie). Cette cartographie sera suivie d’une étude sociologique sur la consommation des viandes de brousse et notamment celle des sauves-souries dans les différentes préfectures du pays.
Un système de surveillance communautaire sera mis en place dans les villages et les communautés rurales du pays pour faciliter la remontée des informations sur des cas suspects. « Nous travaillons actuellement sur un plan de riposte à court, moyen et long terme », a-t-il conclu.
xinhua