La fièvre hémorragique virale Ebola ne fait pas que tuer. Il affecte aussi dangereusement la fréquentation des hôpitaux. De peur d’attraper le virus maudit Ebola, nombre de patients évitent des hôpitaux et centres de santé pour se faire soigner à Conakry.
C’est le cas par exemple de l’hôpital national Donka où il a été fait, un centre d’isolement pour malades d’Ebola. Et où plusieurs patients et médecins sont décédés d’Ebola. Il en est de même pour l’hôpital de Kipé (en banlieue de Conakry), fruit de la coopération sino-guinéenne.
Ces derniers temps, depuis l’annonce du décès d’Ebola de plusieurs médecins, certains patients -parfois des femmes en état de famille- hésitent à se rendre dans les hôpitaux et centres de santé pour des soins et des contrôles médicaux. « Ma femme doit aller à l’hôpital pour un contrôle médical, mais j’ai peur. J’ai plutôt envie d’appeler son médecin pour qu’il lui prescrive des médicaments » nous a confié récemment un jeune père de famille.
Un autre qui a eu un malaise en début de semaine, a refusé de se rendre à l’hôpital de Kipé plus proche de lui, de peur d’être contaminé par des médecins.
C’est dire qu’à l’allure où vont les choses, si rien n’est fait pour informer et sensibiliser davantage les citoyens à aller se soigner, les effets collatéraux d’Ebola risquent de faire plus de victimes que la maladie elle-même. Le comité de crise interministériel est donc alerté.
C’est le lieu de rappeler que le comité interministériel a relâché quelque peu, la communication sur la situation d’Ebola dans le pays. Depuis le dernier toilettage des chiffres par les autorités sanitaires et leurs partenaires qui arrêtaient le nombre de décès à une soixantaine. Plus aucun nouveau chiffre…
Cela donne l’impression que la maladie a été complément vaincue- on le souhaite- mais la réalité est différente pour le moment. Et le vide de communication coordonnée peut produire des interprétation pas toujours prudentes.