Le bilan officiel de la catastrophe ferroviaire survenue le 22 avril au Katanga (RDC) s’est alourdi à 74 morts et 163 blessés dimanche avec la découverte de nouveaux corps. Maigre consolation, la fouille a également permis de trouver deux rescapés, dont un nourrisson.
Pendant la journée, les opérations de secours ont dégagé l’un des deux wagons qui obturaient encore la voie ferrée. Leurs efforts ont été récompensés par la découverte d’un bébé d’environ un an « retrouvé au sein de sa mère dont le corps était en [état de] putréfaction », selon Félix Kabange Mukwapa, le ministre de la Santé. Ainsi que celle d’un jeune homme en état de choc.
Sur les lieux de l’accident, les secouristes ont travaillé toute la journée sous une forte chaleur et dans une odeur pestilentielle de charogne et de denrées avariées (le train transportait notamment des chinchards, variété de poissons prisée au Congo). Ils ont cessé leur action avec la nuit et devaient se remettre à l’ouvrage lundi matin pour tenter de dégager le dernier wagon.
À l’exception de 18 blessés graves qui ont été transférés à Lubumbashi, les victimes survivantes sont soignées dans les hôpitaux de Kamina et des environs, a indiqué M. Kabange, ajoutant que l’équipe médicale envoyée par la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) contribuait « beaucoup » aux soins sur place.
Un déraillement par jour
Le train de marchandises à bord duquel ils voyageaient, comme de nombreux autres passagers clandestins, a déraillé mardi 22 avril au Katanga, dans un lieu très enclavé et marécageux, à 65 kilomètres au nord de Kamina, ville située à quelque 600 km au nord-ouest de Lubumbashi.
Le train accidenté devait rallier Kamina à Mwene-Ditu, plus au Nord, dans la province du Kasaï-Oriental. Selon des témoins, il transportait de nombreux élèves et enseignants qui rentraient de vacances après les fêtes pascales.
Dimanche, un responsable katangais ayant requis l’anonymat a déclaré que la réalité pourrait être encore bien plus morbide que ce qui sera finalement annoncé officiellement car des dizaines de personnes risquent d’avoir disparu dans l’accident, emportés dans les eaux de la rivière Mwyi, qui borde la voie ferrée.
Les accidents de train graves sont assez fréquents en RDC. Mis en service à l’époque coloniale belge, le réseau ferré est dans un état de délabrement avancé faute d’avoir été entretenu pendant des années après l’indépendance du pays en 1960.
L’état des voies ferrées est tel que sur de nombreux tronçons les trains circulent moins vite que les piétons. Selon la SNCC, on compte dans tout le pays en moyenne un déraillement par jour, la plupart du temps sans conséquences graves.
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