La question vaut tout son pesant d’or. Le populo retient son souffle car rien ne semble faire bouger la ligne entre le pouvoir de Conakry et les syndicalistes qui se sont rencontrés hier mercredi à Sèkoutouréyah.
La rencontre aura duré deux heures, en croire le syndicaliste Louis M’Bemba Soumah, interrogé par le confrère de Guinéenews. A la sortie de la réunion avec le président Alpha Condé, M.Soumah évoque » le statu-quo », alertant que la donne n’a pas changé. La donne? Le 13 mai prochain, une » grève générale illimitée » pourrait être déclenchée par les syndicats guinéens.
Les négociations vont continuer, certes, âprement, afin de faire éviter au pouvoir de Conakry le scénario 2007. En cette année, sous feu Lansana Conté, la CNTG et l’USTG avaient fortement menacé le pouvoir Contéiste durant deux longs mois. En cette circonstance, 32 préfectures sur 33 avaient observé ce mot d’ordre de grève.
Si les têtes ont légèrement changé – Rabiatou Sérah Diallo et feu Fofana Ibrahima, out-, il est à relever que leurs lieutenants sont désormais porteurs de flambeaux dont Mamadou Mansaré, Amadou Diallo ( actuel secrétaire général) et tant d’autres.
Le fond, les revendications en l’occurence, en valent la peine. La fermeture de l’usine de Friguia-Rusal a rendu » mendiants » des milliers de citoyens de Fria. L’Etat, jusque-là, n’a pas apporté une solution paliative à cette crise en dépit du fait qu’elle ait accordé une autre convention – sur le Dian-Dian- à Rusal. Après, la faillite de la guinéenne des Télécoms, Sotelgui, prouve une autre impuissance du régime Condé. Les mesures annoncées depuis ans pour relever cette entreprise restent en l’état. Plus de 2.000 employés broient du noir.