François Hollande a assuré lundi n’être jamais intervenu dans les dossiers judiciaires visant Nicolas Sarkozy, une accusation de l’ancien président « tellement contraire » à sa « conception de la démocratie ».
Lors d’une intervention télévisée le 2 juillet, au lendemain de sa mise en examen pour trafic d’influence actif, corruption active et recel de violation de secret professionnel dans « l’affaire des écoutes », Nicolas Sarkozy a dénoncé une « instrumentalisation politique d’une partie de la justice ».
« Je ne l’ai non seulement pas fait, mais je ne peux même pas y avoir songé parce que c’est tellement contraire et à ma conception de la démocratie, mais également à l’esprit de ma responsabilité », a répondu le chef de l’Etat lors de son interview télévisée du 14-Juillet.
« Et ceux qui peuvent imaginer qu’ici on puisse avoir une influence sur la justice non seulement ne comprennent rien à ce qu’est mon état de pensée, mais ne comprennent rien à ce qu’est l’exigence, de la part de nos concitoyens, de l’indépendance de la justice », a-t-il souligné.
François Hollande a rappelé être garant des deux principes d’indépendance de la justice et de présomption d’innocence.
« Nul ne doit intervenir, et encore moins au sommet de l’Etat, sur la justice », a-t-il dit.
« Deuxième principe :(…) Chacun doit être certain qu’il est présumé innocent avant d’avoir été condamné », a-t-il poursuivi après que sa langue eut fourché sur le terme « présumé », soudain transformé en un presque « prisonnier ».
« Laissons la justice faire son travail et surtout, ne la soupçonnons jamais », a conclu François Hollande.
« Si on est mécontent d’un juge (…), il y a des procédures », a-t-il lancé à l’adresse de Nicolas Sarkozy.
reuters