Il y a juste quelques heures seulement que les autorités de Conakry, en particulier le Gouverneur de la Ville, ont annoncé un budget de 4 millions d’euros pour l’assainissement de la capitale guinéenne. Si la volonté politique est perceptible, il y a lieu de noter que la stratégie semble manquer. D’où les doutes de voir cet l’argent jeté dans les caniveaux.
Quatre millions d’euros, sensiblement 36 milliards gnf, c’est le montant décidé par les autorités de Conakry pour venir à bout de l’insalubrité qui caractérise sa capitale.
En croire nos sources, ce budget a été adopté au terme d’un atelier initié par le Premier ministre guinéen Mohamed Saïd Fofana, qui a regroupé des acteurs du secteur, dont des petites et moyennes entreprises de ramassage d’ordures.
Ce budget servira à financer l’assainissement de la ville, le long de toute la chaîne. Ceci de « la pré-collecte à la collecte, en passant par le ramassage des ordures, ainsi que le volet sensibilisation », a indiqué le gouverneur de Conakry, Soriba Sorel Camara, au terme de cet atelier qui s’est achevé vendredi.
De l’avis des professionnels en matière d’assainissement, » la propriété d’une ville est une question de professionnels, de techniciens et ces derniers existent en Guinée. Il y ‘en a même un qui travaille de nos jours au SPTD. »
L’ancien directeur général du servicepublic de transfert de déchets, institution technique relevat du Gouvernorat de Conakry, est presqu’inexistant de nos jours, engloutit carrément par la politique menée par le gouverneur Camara.
» Le Gouvernorat de Conakry doit assurer la tutelle rapprochée de ce service public. Le SPTD doit à son tour fonctionner de manière autonome sur la base de son décret de création, de ses attributions et d’un budget élaboré conformément à la réglementation en vigueur. Ces coups de subvention ne peuvent pas assainir la ville » analyse M.Barry.
L’implication des hautes autorités dans l’assainissement de la ville, est à l’en croire, un » point fort » pour ce secteur, contrairement au passé. Mais un déficit de » bonne stratégie » est noté.
Pour l’ancien DG du SPTD, Le point faible est que la structure centrale, le Service public de transfert de déchets ( SPTD), qui doit gérer cette question d’ordures est complètement déstructurée et devenue faible. Et une question de leadership se pose.
Observateur de la gestion des déchets par l’équipe actuelle, il regrette le fait que les subventions n’ont jamais rendues une ville africaine propre.
Conakry fonctionne, à l’entendement de Modi Mahi Barry, est à l’image d’une communauté urbaine, il faut donc mutualiser les moyens et non les décentraliser. C’est la première erreur.
Pour lui, Il faut mutualiser les moyens à l’intérieur d’une structure qui a une forte capacité d’actions sur le terrain. Ses activités peuvent être décentralisées sur la base de contrat ou une décentralisation contractualisée. En fonction des contrats établis entre le SPTD, les Pme de collecte d’ordures, les communes, les chefs de quartier…à la base on établit des contrats de performance, des objectifs de résultats et des indicateurs clairs. On répartit alors les moyens afin que chaque acteur sache ce qui lui revient comme tâche sur une base claire. C’est la stratégie de façon globale.