La célébration du sixième anniversaire de la mort de feu Président Lansana Conté, ces dernières heures à Conakry et à Bouramayah ( préfecture de Dubréka) et la récupération politique de tous ordres qui s’en est suivit, peut laisser l’observateur de la scène politique pantois.
Les fidèles Contéîstes, restés toujours au PUP ( ancien parti au pouvoir) ne seront donc pas les seuls à revendiquer les « oeuvres » de la Deuxième République. Loin s’en faut. Le petit monde politique, dans son ensemble, pouvoir et opposition, a démontré que reconnaître les actes posés par le régime défunt, restent des valeurs à perpétuer de nos jours.
Du chef de file de l’opposition, ElHadj Cellou Dalein Diallo, en passant par les Uféristes de Sydia Touré au locataire du palais présidentiel, l’héritage du Général d’armée, feu Lansana Conté, devient un enjeu…
« le Contéisme, c’est contre ceux qui veulent diviser la Guinée ! Le Contéistes, ce sont tous ceux qui sont attachés à la paix, à la fraternité, à l’unité nationale… » insiste l’ancien premier ministre, Cellou Dalein.
« J’assume tout le passé en Guinée, bon ou mauvais » faisait aussi remarquer Pr Alpha Condé, l’invité suprise du symposium organisé à Conakry samedi dernier sur les oeuvres de l’ancien président.
Pourtant, osons écrire ces mots, jusqu’à un passé récent, les plus proches collaborateurs du feu Général Lansana Conté, au temps du capitaine Dadis Camara – chef de la transition en 2009- n’ont pas osé, publiquement, assumer les dégâts causés par la gouvernance Conté. Beaucoup, cuisinés par les militaires au pouvoir en 2009, dans les opérations d’audit, ont rendu feu Conté responsable des actes posés.
Du côté du Chef de l’Etat actuel, Pr Alpha Condé, à son élection en 2010, il avait affirmé sans fard qu’il « prend la Guinée où Sékou Touré l’a laissée ». Ce qui avait du coup, dans les salons des proches de Conté, sonné tel un déni de toutes les oeuvres du régime défunt. Le candidat du RPG avait été accusé d’avoir mis sous oubliettes les 24 ans de règne de son prédecesseur. Lequel l’avait arrêté et emprisonné.
Une soudaine reconnaissance de la part de ces deux camps, des actes posés dans une gouvernance marquée par une corruption endémique, laisse pantois. En réalité, le défunt qui hérite d’un parti mourant, le PUP, hérite cahin caha d’un bastion électoral : la Basse-Côte. C’est la guerre pour la conquête de cet électorat, à vrai dire, qui a été déclenchée à l’orée des présidentielles de 2015.