Les Eléphants de la Côte d’Ivoire, triomphalement, ont foulé ce lundi le sol ivoirien, dans leur escarcelle, le trophée de la 30ème coupe d’Afrique des Nations de Football. La victoire a été possible grâce à un homme, Copa Barry, le gardien banni qui s’est transformé, par la force du destin, un Héros national. Bizarre destin.
Boubacar Barry Copa, a passé l’essentiel des matches de cette CAN sur le banc. Gbohouo lui a été préféré par le coach Renard, le nouveau sorcier blanc.
Sur un ton purement professionnel, rien à reprocher au sélectionneur français qui est censé comprendre la forme de chacun de ses poulains.
Mais à Abidjan,les critiques et railleries ont fusé de partout contre ce gardien d’origine guinéenne. Copa et sa famille en ont souffert, dans leur chair.
Après avoir bloqué le dernier pénalty ghanéen et marqué le but qui donne le trophée à son pays, la Côte d’Ivoire, Copa Barry n’a cessé de fondre en larmes. Inconsolable, il est revenu sur des jours lugubres qu’il a passés, loin du terrain et la souffrance de sa Nènè (mère en pular).
«Ma maman souffrait parce que je ne jouais pas. Merci à elle, merci à tous les Ivoiriens. Le foot m’a permis de voyager, il n’y a pas de place pour tout le monde ; mais il y a la place pour le travail. Dieu m’a récompensé», a-t-il confié, en larmes.
Depuis dimanche, le peuple de la Côte d’Ivoire rend un vibrant hommage à son équipe nationale. Un « accueil délirant », dit la presse ivoirienne, a été réservée aux Eléphants hier lundi.
Les détracteurs et les langues fourchues en ont pour leur grade. Le nom COPA Barry restera gravé dans les annales de l’histoire footballistique de la Côte d’Ivoire. Il n’a pas été le seul joueur qui a joué, certes, mais il est devenu par la force des choses l’élément clé pour l’obtention de ce titre continental, 23 ans après le premier.
C’est pourquoi, sur le toit d’un immeuble, en plein coeur d’Abidjan, des affiches qui demandent pardon au Héros national sont vues. « Copa Barry nous te demandons Pardon et nous te disons Merci ».
Ce mardi, le jeune frère d’un certain Tierno Barry, ancien coéquipier de Salam Sow et Titi Camara du Syli National de Guinée, sera distingué comme les autres Elephants par le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara.