C’est un fléau qui a mis les pays touchés à genou. Depuis le début de l’épidémie en décembre 2013, quelque 23 700 personnes ont été contaminées par le virus Ebola et 9 700 en sont mortes. Le sursaut international et l’engagement africain ont permis de diviser les nouveaux cas par dix, depuis le pic de l’automne, passant de quelque 900 par semaine à une petite centaine, selon l’Onu.
Mais si les contaminations refluent, la mobilisation et la solidarité internationale demeurent indispensables. «L’épidémie n’est pas finie, nous devons encore concentrer tous nos efforts pour vaincre Ebola une bonne fois pour toutes», a souligné la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, à son arrivée à la conférence de Bruxelles qui vise à venir à bout de la maladie et à aider au rétablissement des pays touchés. «Il faut aussi réaliser que ce sont des communautés entières, des sociétés et des pays qui doivent se remettre» de l’épidémie, a-t-elle ajouté.
«Zero cas» pour la mi-avril
Agences de l’Onu, Banque mondiale, ONG ainsi que délégations européennes, américaine, chinoise, cubaine ou australienne: tous les acteurs de la lutte contre Ebola étaient représentés au Palais d’Egmont.
À cette occasion, les chefs d’État des trois pays les plus durement frappés par Ebola (Liberia, Sierra Leone, Guinée) ont lancé un appel à la communauté internationale afin de poursuivre le combat contre cette maladie. L’objectif demeure d’atteindre le «zéro cas» humain pour le milieu du mois d’avril, a rappelé la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf.
Ces progrès, qui demeurent particulièrement fragiles en Sierra Leone et en Guinée, ont été rendus possibles grâce à une meilleure coordination de la réponse face à la fièvre hémorragique, a souligné Ernest Bai Komora, le président de la Sierra Leone. «Ebola est une menace pour l’humanité entière», a-t-il lancé, évoquant «un désastre potentiel inimaginable».
Le président guinéen Alpha Condé a quant à lui insisté sur les faiblesses des systèmes de santé des pays touchés. Ce sont elles qui ont permis à la maladie de se propager et la reconstruction de structures sanitaires fiables doit faire partie du plan visant à combattre l’épidémie, a-t-il indiqué.
Un «plan Marshall»
Le redressement économique de la région a également figuré en bonne place dans les discours tenus mardi après-midi. L’épidémie a un impact économique et social désastreux et a fait chuter le PIB des pays touchés de 12%.
M. Sirleaf a ainsi invoqué la mise sur pied d’un «plan Marshall» pour la région. «L’impact d’Ebola sur nos économies a été profond», a plaidé la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf. Accompagner le redressement de la région «va requérir des ressources significatives, même un plan Mashall», a-t-elle ajouté.
Les trois pays vont «présenter un plan régional», a indiqué son homologue guinéen Alpha Condé. «Nous avons besoin d’une annulation de la dette et d’un plan Marshall car c’est comme si nous sortions d’une guerre». Il a aussi appelé les pays donateurs «à débourser les aides promises».
Sur 5,1 milliards de dollars engagés, 2,4 milliards ont été versés.
L’appel à la solidarité lancé par le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée doit être au centre des prochains rendez-vous internationaux sur Ebola: du 16 au 18 avril dans le cadre d’une session de la Banque mondiale et du FMI, puis d’ici juin avec une conférence des Nations-Unies.
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