La commission électorale guinéenne vient de voler en éclats. Après les critiques et le rejet de son chronogramme par les membres de l’opposition républicaine, annonçant la plongée du pays dans une nouvelle politique, voila que la dissidence de certains membres de la CENI se fait voir au grand jour.
La vice-présidente de la CENI, Hadja Biya Diallo et Hadja Fafa, membre de la CENI – toutes issues des rangs de l’opposition- décident dé dénoncer par la plus vive des manières, le peu de cas que l’institution électorale fait de son code de déontologie.
» On nous impose un agenda caché » assène-t-elle, au début. Pour Hadja Bita, il « est donc clair que notre travail à Kindia devait être uniquement axé à faire le chronogramme des élections communales et présidentielles. Malheureusement force est de constater que le mode opératoire de la CENI a été en total contradiction avec toute déontologie d’un organe de gestion des élections digne de ce nom. »
Pire, pour elle, « L’organisation des élections à travers le monde entier est un processus professionnel, qui repose sur un cadre légal bien approprié. »
Dans son discours, Hadja Fatoumata BIYA Diallo ne porte plus de gants pour accuser son institution.
« Aujourd’hui, des décisions prises ailleurs voudraient nous imposer un agenda caché, ce que nous refusons catégoriquement quelque soit ce que cela va nous coûter » a-t-elle souligné.
« C’est une question d’honnêteté intellectuelle, de probité et d’intégrité comme nous le recommande notre serment (loi 016), les valeurs pour lesquelles nous nous battons recommandent à ce que tous les acteurs de processus électoral notamment les partis politiques, et la société civile réagissent pour arrêter l’hémorragie, sinon ce serait trop tard pour la Guinée » lance-t-elle cette invite.
La CENI, à l’issue de la retraite de Kindia, a publié le chronogramme électoral privilégiant la tenue au 11 octobre prochain de la présidentielle, avant les communales. Ce qui n’est guère du goût de l’opposition qui annonce déjà des manifestations de rue pour empêcher la réalisation de ce chronogramme électoral.
«Nous avons vu qu’en faisant les élections communales, nous ne serons pas dans le délai de faire l’élection présidentielle qui est un impératif catégorique de la loi. Car tout le monde s’attend à l’élection présidentielle en 2015. Et, tout le monde connait aussi la période. Donc, ça se situe entre 21 septembre au plus tôt et 21 octobre au plus tard si on ne veut pas mettre le président élu dans une position illégale et aux conséquences imprévisibles » a expliqué le 1er Vice-président de la CENI, Elhadj Ibrahima Kalil Keita, hier lors d’une conférence animée par un groupe de commissaires de la CENI.
Nous y reviendrons
Mariame Sylla