Le premier ministre Mohamed Said Fofana a participé du 12 au 14 mars au Forum Crans-Montana de Dakhla au Maroc comme son homologue du Mali. En Algérie, ils sont accusés d’avoir « violé le boycott prôné par l’Union Africaine », rapporte le journal Liberté-Algerie.
En dépit de l’appel officiel au boycott de cette manifestation par l’Union africaine, consacrée pourtant au continent sous le thème “Afrique, coopération régionale et coopération Sud-Sud”, le Mali et la Guinée y ont été représentés par leurs Premiers ministres.
Les Premiers ministres guinéen et malien, Mohamed Saïd Fofana et Modibo Keïta, ont été les seuls participants du continent africain au Forum de Crans-Montana, qui s’est ouvert vendredi dernier dans la ville de Dakhla, au Sahara Occidental, une ex-colonie espagnole, occupée par le Maroc depuis 1975. Et pourtant, l’Union africaine avait officiellement appelé lors de son dernier sommet au boycott de cette 25e édition du Forum Crans-Montana, consacrée au thème “Afrique, coopération régionale et coopération Sud-Sud”.
Outre l’appel au boycott de l’UA, la participation malienne laisse perplexe quand on sait que les relations entre Alger et Bamako sont au beau fixe, notamment après les efforts algériens pour la signature de l’accord de paix intermalien. Il aurait été plus logique que le Mali soutienne la position algérienne, faite sienne par l’Union africaine, dans le conflit du Sahara Occidental.
Mais le constat est là, Bamako préfère faire plaisir à Rabat plutôt que de respecter les résolutions de l’Union africaine dans ce cadre.
À en croire l’agence de presse officielle marocaine MAP, cette rencontre, qui s’est achevée hier, s’est déroulée en présence de “800 participants” de 112 pays. Outre ces deux personnalités africaines, l’on citera la présence de l’ancien chef du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, et l’ex-ministre français Philippe Douste-Blazy.
A propos de la participation de l’ex-chef de l’exécutif espagnol, le ministre des Affaires étrangères ibérique, Jose Manuel Garcia-Margallo, a souligné dans une déclaration rapportée par le journal El Pais que le déplacement qu’effectue Jose Luis Rodriguez Zapatero, dans la ville occupée de Dakhla, est à “titre personnel et ne représente pas la position du gouvernement espagnol”.
Le chef de la diplomatie espagnole a même jugé l’organisation par le Maroc de ce forum dans la ville occupée de Dakhla d’“illégal, en vertu droit international”, car estimant qu’il est “en contradiction avec les efforts de la communauté internationale pour résoudre le conflit au Sahara”, tout en rappelant que “l’Union africaine l’avait interdit”.
Il a également rappelé la position de l’Espagne sur ce conflit, qui plaide pour “une solution juste, durable et mutuellement acceptable” du conflit, prévoyant l’autodétermination du peuple sahraoui. Il y a lieu de rappeler que le Front Polisario avait mis en garde le mois dernier contre le maintien à Dakhla, ville située à quelque 300 km de la frontière mauritanienne, de ce forum international.
“Les décisions et autorisations accordées à l’ONG Forum de Crans-Montana par les autorités marocaines sur le territoire du Sahara Occidental sont nulles et non avenues, hormis celles qui relèvent du régime de l’occupation militaire, tel que défini par le droit international humanitaire coutumier”, avait affirmé dans un communiqué le secrétaire général du Polisario, Mohamed Abdelaziz.