Le ciel continue à s’assombrir sur la Guinée et ses populations. En dépit du danger que peut susciter tout mouvement politique de contestation, pouvoir et opposition, à défaut de se retrouver à table, campent sur leurs positions.
La querelle politique a atteint le summum en Guinée, à quelques mois de la présidentielle fixée au 11 0ctobre. Le calendrier électoral, récemment publié par la commission électorale, est la goutte d’eau qui déborde le vase.
Si l’opposition exige l’organisation des élections locales avant celle de la présidentielle du 11 octobre prochain, le pouvoir, à travers son gouvernement, ne trouve pas d’inconvénients. La Ceni, selon son analyse, est l’institution reconnue par la Constitution et habilitée à communiquer la date de toute élection ou référendum.
Depuis, chaque bord campe sur sa position. Les lignes ne bougent pas d’un iota. La main tendue par le gouvernement a été immédiatement esquivée par les opposants. Cellou Dalein Diallo, Sydia Touré, Mouctar Diallo et autres ont même officiellement planché sur le début de leurs activités de protestation. Ce jeudi 2 avril, débute une journée « ville morte », selon l’opposition. Et par la suite, un « cycle ininterrompu » de manifestations, fulmine Aboubacar Sylla, leur porte-parole.
Le citoyen lambda, qui sort journellement, à la recherche de sa pitance, est inquiet. L’inquiétude grandissant, non seulement du devenir de la Guinée, mais de sa survie et celle de sa famille.
La crainte s’empare du citoyen à cause d’une division profonde de la société guinéenne derrière des intérêts partisans, familiaux, claniques, communautaires, politiques etc.
Le cri de coeur que peuvent lancer la société civile, les religieux et autres autorités morales n’est qu’à peine audible.
Officiellement, du moins pour le moins, la communauté internationale ne semble s’immiscer des bisbilles du marigot politique guinéen. Aux Guinéens de s’entendre et s’occuper de leurs oignons.
La Déclaration de l’opposition de Paris, la semaine dernière, connait une certaine application dans les deux camps. Si dans les QG de l’opposition, on s’apprête à suivre les consignes des leaders politiques, dès ce jeudi, du côté de la mouvance, cet appel appelle à une « mobilisation générale » contre une volonté de coup d’Etat.
Ce qui fait croire à un cocktail explosif !