Les médecins de la maternité des CHU Donka et d’Ignace-Deen poursuivis pour « non assistance à personne en danger » au préjudice de Aboubacar camara, ont comparu ce mardi 12 mai 2015 au Tribunal de première instance de Dixinn, a-t-on constaté sur place.
Ces médecins au nombre de 9 sont 5 du CHU de Donka et 4 de l’hôpital Ignace-Deen. On dénombre 4 médecins, 4 sages femmes et un stagiaire.
Dr Fatoumata Sylla, médecin, dans son explication, nie les faits qui lui sont reprochés.
« C’est la nuit 27 au 28 février, dans les environs de 3 heures, une stagiaire m’a fait appel qu’une femme accouche d’envoyer les matériels. A mon retour, je l’ai trouvé au couloir à terre, entrain d’accoucher et j’ai fait le reste du travail. »
Plus loin l’accusée a dit : « la stagiaire a prit le bébé qui était souffrant, ne respirait pas, a fait bouche à bouche sans tenir compte d’Ebola ou de Vih Sida pour le réanimer. Après l’accouchement, j’ai trouvé que l’hémorragie de délivrance a commencé, sur le coup, j’ai demandé à son mari d’aller chercher une poche de sang. A son retour, il a trouvé que sa femme était déjà morte » explique-t-elle.
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Quand au mari de la victime, Aboubacar Camara, il a aussi déploré les différentes interventions des personnes assermentées.
« Au début, on était parti à l’hôpital Ignace-Deen lorsqu’elle – sa femme, la défunte- avait senti les prémisses de l’accouchement. La sage femme à l’accueil nous a mal reçu et a fait appel à son médecin chef. Ce dernier à son tour a consulté ma femme et nous a dit que l’enfant que ma femme porte ne respire plus et il est gros. Il a dit qu’elle doit subir une opération et qu’ils n’ont pas les matériels. Il nous a conseillé d’aller à l’hôpital Donka » explique le plaignant.
« Ensuite, arrivés à Donka, nous sommes tombés sur la stagiaire qui nous a mal reçu aussi, en nous disant de partir ailleurs qu’ils n’ont pas de matériels et a laissé ma femme seule. C’est quand les gens qui attendaient à l’accueil sont partis les menacer, que la stagiaire s’est retournée pour aider ma femme qui avait commencé à accoucher et c’est après que Mme Fatoumata est venue. Elle m’a dit de lui donner 150 mille pour les frais de soins et d’aller chercher le sang parce que ma femme avait beaucoup saigné. A mon retour, j’ai vu maintenant plusieurs médecins dont Talibé qui m’a dit que ma femme est décédée’’.
Le tribunal pour sa part a renvoyé le dossier au mardi pour la suite des débats.
Mariame Sylla, Stagiaire