Moussa Dadis Camara, l’ex-chef de la junte militaire en Guinée, a rencontré hier l’un des principaux leaders de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, à Ouagadougou, au Burkina. Il raconte leur entretien à Jeune Afrique.
À la surprise générale, le mois dernier, Moussa Dadis Camara avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle guinéenne, sous la bannière des Forces patriotiques pour la démocratie et le développement (FPDD) – un parti créé en décembre 2014. Il annonçait du même coup son retour au pays. En exil à Ouagadougou, au Burkina Faso, depuis 2010, l’ancien chef de la junte militaire semble aujourd’hui, et plus que jamais, prêt à jouer sa partition. Hier, il s’est entretenu longuement à Ouagadougou avec le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo. Pourquoi ? Et que se sont-ils dit ? L’ex-capitaine a répondu aux questions deJeune Afrique.
Jeune Afrique : Quel a été l’objet de votre rencontre avec le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo ?
Moussa Dadis Camara : Grâce à cette rencontre, nous montrons que la Guinée appartient à tous les Guinéens, à toutes les communautés et les ethnies qui la composent. Mon objectif est de me battre contre ceux qui poussent dangereusement à l’ethnocentrisme et pensent qu’une seule ethnie peut être au pouvoir. J’ai beaucoup appris de mes expériences passées et je n’accepterai plus de suivre des leaders politiques qui souillent mon honneur et imposent le régionalisme.
Quelle est aujourd’hui votre relation avec Cellou Dalein Diallo, qui était déjà dans l’opposition lorsque vous dirigiez le pays (décembre 2008 – décembre 2009) ?
Le respect est réciproque. Il a été l’un des premiers leaders politique à venir me saluer à Ouagadougou et nous nous sommes régulièrement vus par la suite. J’ai beaucoup de respect pour lui. Il n’est pas orgueilleux et j’ai hâte de travailler avec lui.
Qu’entendez-vous par « travailler avec lui ? » ? Une alliance entre son parti et le vôtre en vue de la présidentielle d’octobre est-elle possible ?
Nous verrons comment nos partis travailleront ensemble et s’il faut faire une coalition ou non. Pour le moment, nous échangeons des idées. Et celles-ci convergent sur différents plans : situation politique, sécuritaire, économique et sociale. Nos deux partis vont réunir leurs bureaux politiques respectifs et nous avancerons selon les conclusions de ces derniers. D’autre part, je tiens à préciser que ma porte est grande ouverte à tous les partis politiques guinéens composés d’honnêtes hommes qui mettent l’intérêt du peuple guinéen au-dessus de tout.
(Jeune Afrique)