En moins de quatre mois, c’est la deuxième affaire qui implique des soldats français en Afrique. En Centrafrique, en avril dernier, quatorze soldats français étaient accusés d’abus sexuels sur mineurs.
Depuis avant-hier, c’est au Burkina Faso où deux soldats français sont accusés d’attouchements sexuels sur des petites filles.
Alors je m’interroge. Pourquoi n’entend-on jamais que des soldats français ont été accusés d’abus sexuels sur mineur(e)s en France, pays de base de toute l’armée française estimée à environ 300 000 hommes et femmes ?
Pourquoi alors est-ce qu’en Afrique, principalement en Centrafrique, où ils sont 1 600 et au Burkina Faso où on ne compte que 250 soldats, qu’on entend ce genre de choses parfaitement ignobles, impliquant des soldats de l’ex-puissance coloniale ?
De deux cas, l’un. Premier cas : la hiérarchie militaire en France sélectionne cyniquement certains pervers narcissiques, en vue de les « déverser » en Afrique. Cette hypothèse me parait absolument invraisemblable.
Dans le deuxième cas, il y a encore deux cas. Soit certains soldats qui viennent en Afrique, développent un sentiment d’impunitéqu’ils n’auraient jamais développé, dans aucune base en France. Soit, une fois en Afrique, ils sont animés par un complexe de supériorité, qu’ils n’auraient jamais eu face à des enfants en France.
Je penche pour la deuxième hypothèse. Et cela me révolte doublement. Y’en a marre !
André Silver Konan
Journaliste-écrivain