Alexis Tsipras, 41 ans, Premier ministre grec depuis janvier 2015. Ecce homo, voici l’homme. Voici le modèle de leader politique courageux que je veux pour mon Afrique. Parce qu’il assume…
Rien à voir avec nos néo-anti-colons d’Afrique, forts en gueule le jour, faibles en compromissions la nuit, avec ceux qu’ils pourfendent, souvent, sans raison apparente, si ce n’est pour se donner une contenance personnelle.
Parce qu’il assume, Tsipras a dit “Non” au plan de remboursement de la dette de son pays, concocté par les créanciers de l’Union européenne, la toute puissante Allemagne de la non moins puissante chancelière Angela Merkel, en tête.
Parce qu’il assume, Tsipras ne s’est pas contenté d’enflammer ses concitoyens avec des discours lénifiants aux accents nationalistes. Il est passé à l’acte, avec un référendum populaire, où il a clairement affiché (d’autres se seraient contentés de dire que le choix appartient au peuple, n’auraient pas appelé publiquement à voter Non, mais auraient ameuté, dans l’ombre, leurs troupes, à aller dans ce sens) sa position. Il a d’abord refusé de se plier aux ultimatums des créanciers et a appelé à voter “Non” au plan de l’Europe, et son peuple l’a suivi à plus de 60%, parce qu’il assume.
Aujourd’hui, parce qu’il assume, il demande un abandon pur et simple d’une bonne partie de cette dette astronomique (il faut toutefois faire remarquer que la dette grecque n’a pas été imposée aux Grecs par les créanciers, elle est le fruit amère d’une longue période de gestion hasardeuse de certains dirigeants grecs) qui étouffe sans discontinuer, son peuple. Et je suis convaincu qu’il obtiendra gain de cause, au moins partiellement, parce qu’il assume.
Parce qu’il assume ses choix, Tsipras ne rejette pas la responsabilité sur les autres. Suivez mon regard… En Afrique, les coupables désignés sont connus: la France, les États-Unis, l’impérialisme et le colon.
Dans son gouvernement de douze membres, aucune femme (je ne suis pas d’accord avec ce machisme) et il l’assume. Pour arriver à la “Primature”, il a refusé de prêter serment sur la Bible et devant le Pape, une coutume vieille comme la démocratie grecque et il l’assume.
Parce qu’il assume, Tsipras ne clame pas à longueur de journée qu’on veut l’assassiner, qu’un plan ourdi de l’intérieur, avec des soutiens de l’étranger (le classique de la théorie du complot) vise à le destituer. Il fait son job. Le job de la bête politique, du politicien courageux qui assume.
Dirigeants africains, allez à l’école de Tsipras le Grec, assumez !