Guinée-Conakry- Alpha Condé a levé un coin de voile sur son passé d’opposant qu’on pourrait volontiers qualifier d’années de plomb pour lui et sa formation politique le RPG.
Répondant à un journaliste qui relayait la crainte d’une certaine opinion de voir le chef de l’Etat gouverner dans son deuxième mandat avec la communauté malinké uniquement, celui-ci visiblement piqué au vif a haussé le ton. Pas pour blesser, mais pour rétablir les faits historiques.
Au nom du devoir de vérité. Alpha a-t-il ainsi assuré tout de go que sa visite aux populations rurales qui déchaine ce type de passion de la part de ceux qui le caricaturent à tort sera désormais récurrente avec lui. Tout simplement parce que d’après lui, au moment difficile, quand les cadres n’osaient pas lui rendre visite parce qu’il était opposant, sont-ce ces populations-là qui le fréquentaient, et sans masque SVP ! Pendant que ceux qui la coulent douce aujourd’hui sous les lambris du palais étaient occupés à le torpiller, lui et ses militants.
Poursuivant, le prési Condé a loué les héros de ses jours sombres. Ils ont pour noms Ben Daouda Sylla (alors correspondant d’Africa N°1 et aujourd’hui DG de la RTG Boulbinet), Baidy Aribot (alors fonctionnaire à la Banque centrale, aujourd’hui à l’UFR), Serge Daniel (alors correspondant de RFI et aujourd’hui exerçant au Mali en la même qualité), Fodé Fofana (alors correspondant de la BBC), Sékouba Savané (Successivement Rédacteur en Chef de L’Indépendant et du Lynx, aujourd’hui Directeur de publication de l’hebdo Nouvelle Elite), Sanou Kerfalla Cissé (alors à l’hebdo Le Lynx, aujourd’hui P-DG du groupe de Médias Afrique Vision, propriétaire de Sabari FM et de l’hebdo Le Diplomate, par ailleurs tout nouveau président de l’Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée-URTELGUI) et Tibou Kamara (alors Secrétaire de Rédaction de l’Indépendant, puis patron de l’hebdo L’Observateur).
Chacune de ces personnes citées a, au minimum, une histoire particulière avec le président d’aujourd’hui et l’irréductible opposant qu’il fut. S’ils n’étaient pas des habitués de la place d’Italie (France), ils étaient tout simplement confondus aux meubles de la résidence privée de Mafanco (où ils pouvaient traîner jusque tard dans la nuit à parler de la Guinée). Certainement que ces étapes importantes de notre vie commune feront l’objet de publications dans les mémoires un jour.
Reste que ce rappel historique n’est pas passé inaperçu dans l’opinion. Il a fait tilt. Et à juste raison. En effet comme l’adage le dit, la défaite est orpheline, la victoire a beaucoup de pères. Nous en sommes là dans cette Guinée des paradoxes.
Tout de même, les héros ont le profil bas, sachant bien que leur champion des pires et des bons moments n’oublie pas. La preuve qui en a été administrée ce jour est justement allée droit au cœur des intéressés.
Sékouba SAVANE