Guinée-Conakry : Mohamed Alpha Condé, fils et conseiller du président de Guinée Alpha Condé, est visé par une enquête depuis fin mai sur le financement de son train de vie lors de ses passages à Paris, a-t-on appris lundi de source judiciaire. Cette procédure fait suite à une plainte d’une ONG basée en Belgique.
Le train de vie de Mohamed Alpha Condé suscite l’intérêt de la justice française. Une enquête préliminaire a en effet été ouverte par le parquet national financier (PNF) et confiée à l’Office central pour répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), a-t-on précisé à l’AFP lundi 28 septembre de source judiciaire, confirmant une information du Parisien.
« Nous nous sommes étonnés du train de vie mené par l’intéressé », Mohamed Alpha Condé, « qui ne correspond pas à ses revenus déclarés, 800 euros mensuels », a expliqué Grégory Mathieu, président de l’ONG basée à Bruxelles, Fondation pour la démocratie et la gouvernance. Cette structure, connue pour ses prises de position très critiques à l’égard d’Alpha Condé, est à l’origine de la plainte.
Un appartement dans un quartier huppé, d
es véhicules de luxe
L’organisation, qui a déposé plainte en avril, pointe la jouissance par le fils du président guinéen d’un appartement dans un quartier huppé de Paris et les locations de véhicules de luxe dont il profite dans la capitale, a ajouté Grégory Mathieu. L’ONG s’interroge ainsi sur le financement de ce train de vie, mais aussi sur liens qui apparaissent selon elle « avec des sociétés basées en France et actives en Guinée dans le secteur minier », a-t-il expliqué.
Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès de l’ambassade de Guinée à Paris. « On ne peut que se réjouir de l’ouverture de cette enquête », ont réagi les avocats de l’ONG, Ivan Terel et Patrick Klugman. « Si l’enquête confirme les faits visés par la plainte, la prochaine étape devra être l’ouverture d’une information judiciaire » et la désignation de juges d’instruction, ont-ils déclaré.
Cette annonce survient alors qu’Alpha Condé, en plaine campagne, souhaite briguer un nouveau mandat. Le premier tour de la présidentielle est fixé au 11 octobre.
Jeune Afrique