Guinée-Conakry : La Commission électorale guinéenne a annoncé, samedi, la réélection du président sortant Alpha Condé, qui obtient la majorité absolue avec 58 % des voix. Le chef de l’opposition, qui appelle à manifester, est crédité de 31 % des suffrages.
Le président guinéen sortant Alpha Condé a obtenu la majorité absolue avec 58 % des voix au premier tour de la présidentielle, selon des résultats définitifs proclamés samedi 17 octobre par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Ces résultats sont contestés par l’opposition, qui a appelé à manifester « le moment venu » par la voix de son chef, Cellou Dalein Diallo.
Le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, crédité de 31 % des suffrages, arrive loin derrière mais distance très largement les six autres candidats. Il a fustigé une « farce électorale ». « Nous ne pouvons donc pas reconnaître une telle victoire », a-t-il déclaré à l’AFP.
Cellou Dalein Diallo a mis en cause les taux de participation d’environ 90 % annoncés dans les bastions électoraux du président sortant, favorisés selon lui par une série de décisions de la commission électorale assouplissant les règles de vote pendant le scrutin, ainsi que des inégalités géographiques dans la distribution des cartes d’électeur.
La communauté internationale inquiète des risques de violences post-électorales
« Lorsque dans une élection, le président de la [commission électorale] décide que tout détenteur de carte électorale peut voter, avec ou sans enveloppe, en violation du code électoral, une telle décision met en évidence le caractère illégal dans lequel l’élection a eu lieu », a estimé le chef de l’opposition après les derniers résultats.
Cellou Dalein Diallo a toutefois exclu tout devant la Cour constitutionnelle.
« On se réserve le droit d’utiliser tous les recours légaux, donc y compris les manifestations pacifiques », a-t-il précisé.
La communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’Homme, inquiètes du risque de violences post-électorales, fréquentes en Guinée, exhortent toutefois les candidats à régler leurs litiges en justice et non dans la rue.
Selon la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et des ONG guinéennes, toutes les contestations doivent être « portées devant la Cour constitutionnelle, seule habilitée à trancher les différends électoraux. Les porter dans la rue ajouterait aux tensions actuelles le risque de nouvelles violences ».
Avec AFP et Reuters