Guinée-Conakry : L’événement récompensant les meilleurs artistes, opérateurs et voire mécènes culturels de la Guinée vient d’avoir lieu à Conakry. Selon certains observateurs de la scène culturelle, il y a un prix qui provoque des grincements de dents.
Dans le lot de la vingtaine de récompenses, figure bien celui du « Meilleur artiste Coupé Décalé ». Là, des questions se posent.
Un événement de l’acabit de « Guinée Music Awards » devrait fortement contribuer à la valorisation de la musique guinéenne, selon des observateurs. Or, le « Coupé Décalé » est un rythme très étranger à la Guinée et rares sont les artistes qui bâtissent leur carrière sur ce courant musical importé de la Côte d’Ivoire.
Le « coupé décalé » a eu depuis quelques temps un effet pervers sur la musique guinéenne. Il s’attaque à l’essence du fond musical guinéen ! Des artistes, ingénieurs et autres acteurs culturels font des emprunts exagérés de ce rythme, au détriment des sonorités culturelles de notre pays.*
Créer un prix pour récompenser un artiste s’inscrivant dans ce domaine là, est aux yeux de beaucoup, fortifier cette menace permanente sur la musique guinéenne.
N’avons-nous pas en Guinée des rythmes tels le Yankadi,le Toupoussèssè, le Yôkui et autres que les organisateurs de cet évènement peuvent aider à promouvoir?
D’ailleurs, tout acteur culturel bien avisé ne peut passer actuellement à côté de la plaque en donnant une visibilité au phénomène culturel de « Namoun Faré » ou « Danse traditionnelle »…Un mouvement culturel qui s’est emparé des jeunes artistes dans nos quartiers où la notion de création est exploitée à fond, mélangée à la sauce culturelle guinéenne.
Un prix tel : « Meilleur Artiste Namoun Faré » n’aurait fait du mal à personne en Guinée.