Guinée-Conakry : Des milliers de manifestants protestaient contre la mort d’un commerçant à la suite d’un cambriolage, dimanche. Selon un officier, les policiers auraient été « débordés ».
Au moins sept personnes, d’après un témoin, ont été blessées dimanche 17 janvier à Kankan, dans l’est de la Guinée, lors d’une manifestation contre la mort d’un commerçant tué à la suite d’un cambriolage, selon des sources policières et des habitants joints par l’AFP.
« Des milliers de personnes sont sorties dans les rues de Kankan manifester leur mécontentement à la suite de l’assassinat la nuit dernière d’un commerçant par des bandits qui lui ont volé beaucoup de biens », a expliqué un des témoins joint par téléphone depuis Conakry, alors qu’une source policière à estimé les manifestants à « des centaines ».
Les protestataires ont « paralysé le centre-ville, incendié le domicile d’un des présumés auteurs du crime ainsi que deux véhicules, et ont tenté d’attaquer la prison où d’autres présumés auteurs ont été conduits », a ajouté ce témoin.
« Depuis trois à quatre mois, il y a eu de nombreux crimes perpétrés à Kankan » sans suites judiciaires, « nous voulons en finir avec cet état de fait, mettre fin à l’impunité parce que les criminels nous narguent jusque dans nos maisons », a déclaré un habitant.
Un commerçant très connu dans la ville
Mamoudou Condé, commerçant très connu dans la ville et réputé très riche, a été tué à son domicile par les cambrioleurs samedi aux environs de 22 h (locales et GMT). Des suspects ont été arrêtés « quelques heures après le crime », a indiqué un officier de police, sans préciser leur nombre.
Des policiers déployés pour ramener le calme ont été « débordés par les manifestants » qui réclamaient les suspects arrêtés, a ajouté cet officier ayant requis l’anonymat.
Les protestataires ont finalement été dispersés « grâce à l’intervention de la gendarmerie. Beaucoup de dégâts ont été évités, notamment la mise à sac de la prison et de quelques services administratifs », a-t-il poursuivi.
La police n’a pas souhaité fournir de bilan, indiquant attendre les rapports de terrain.
« J’ai vu sept de mes amis blessés par les tirs de gaz lacrymogène et les coups de matraques. Un d’entre eux a eu le front ouvert, il saignait beaucoup. Un autre a été blessé à la nuque par un tir de lacrymogène, il a été admis dans une clinique », a affirmé Saloum Diawara, un des manifestants.
Le calme était revenu en début d’après-midi à Kankan, selon la police et des habitants.
Cependant, les forces de l’ordre demeuraient « massivement déployées » dans la ville, a dit un autre habitant. « Le marché central est fermé. Et la circulation au centre-ville est totalement interrompue », a-t-il précisé.
Avec AFP