Guinée-Conakry : Quatre soldats de la Minusma dont deux guinéens sont morts tôt ce vendredi matin à la suite d’une attaque de terroristes qui ont lancé au moins huit roquettes sur leur base à Kidal, a-t-on appris de sources concordantes.
L’attaque a visé les Casques bleus de Guinée et du Tchad, selon Ligne de défense. Confirmant l’information, un militaire guinéen de la Minusma a indiqué à l’AFP que les casques bleus tués appartenaient à ce contingent et que parmi les trente blessés, « sept sont dans un état grave ».
Cette attaque combinée à la roquette et à la camionnette piégée est la deuxième du genre contre les soldats du Bataillon Gangan déployés dans cette région. Une cellule de crise vient d’être mise en place à Conakry sous la tutelle du Ministère de la Défense » confirme dans l’après midi de ce vendredi un communiqué du gouvernement guinéen.
En novembre 2015, deux casques bleus guinéens de la Minusma avaient été tués par des djihadistes, dans de pareilles circonstances.
Selon l’AFP, cette attaque survient une semaine après celle, revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a visé une base de policiers nigérians de la Minusma installée dans un ancien hôtel à Tombouctou (nord-ouest), coûtant la vie à un militaire malien, ainsi qu’à au moins quatre assaillants, selon les autorités maliennes.
Le gouvernement guinéen a tenu à rappeler que « les soldats guinéens sont engagés aux côtés de l’armée malienne et des forces des Nations Unies avec lesquels ils accomplissent avec courage et efficacité cette mission pour consolider la souveraineté du Mali et lutter contre les groupes terroristes. » Il a réaffirmé toute « sa solidarité » aux familles éplorées.
La Minusma, déployée depuis juillet 2013, est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés du nord à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin d’un accord de paix entre le gouvernement et l’ex-rébellion.