Guinée-Conakry : Perdue, sans point de repères depuis la parenthèse douloureuse de la présidentielle d’octobre 2015, l’opposition semble sortir la tête de l’eau et se lance dans son sport favori : menace de manifestation et surenchère politique.
L’opposition républicaine a tenu ces dernières heures une rencontre pour se faire entendre, annonçant son réveil après le coup k.o que la mouvance présidentielle lui a administrée en 2015.
Alpha Condé a été réélu dès le 1er tour en octobre 2015 ! Cellou Dalein, Lansana Kouyaté, Sydia Touré ont évoqué des « fraudes massives ». Mais en dépit de cela, l’un des ténors de cette opposition a rejoint -presque- la mouvance présidentielle. Sydia Touré, président de l’UFR, a été nommé par Alpha Condé « Haut Représentant ». Et depuis, UFR et UFDG de Cellou Dalein, se sont lancés des « missiles » jusqu’au retour de Bah Oury. Ce vice-président de l’UFDG en exil, de retour au pays, a perdu de sa verve! Ses critiques ne sont plus acerbes comme par le passé. Vis-à-vis du pouvoir de Conakry, le discours de celui qui est radié du parti qu’il a fondé, l’UFDG, a fondu comme du margarine au soleil.
Ces brouhaha, ces attaques entre opposants avaient enterré et discrédité l’opposition guinéenne. Surtout qu’un journaliste a trouvé la mort lors d’un affrontement entre camps adverses au siège de l’UFDG, principal parti d’opposition.
En revenant au devant de la scène, l’opposition a compris que pour redorer son blason, il va falloir casquer fort ! C’est pourquoi le menu de sa rencontre de ce jeudi a porté sur le rejet du nouveau chronogramme des élections locales prévues pour octobre, la réforme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI, chargée d’organiser les élections) et la baisse du prix des produits pétroliers.
La déclaration de l’opposition lue par son porte-parole, Aboubacar Sylla, frise la surenchère ! L’opposition entend désormais « organiser des manifestations politiques non seulement pour des raisons politiques, mais aussi pour des raisons sociales ».
Après cinq jours de grève, l’inter centrale CNTG-USTG est sortie diminuée de la revendication qu’elle portait sur la baisse du prix du carburant. Ce, en dépit du respect par tout le pays de son mot d’ordre de grève. L’opposition peut-elle faire plier le gouvernement pour baisser le prix du carburant à la pompe. Wait and see