Le procès des trois journalistes de la presse privée, accusés d’escroquerie à l’ encontre de la Sobragui, se poursuit au tribunal de première instance de Mafanco.
Le mardi 26 avril 2016, le procureur de cette juridiction a requis six mois de prison ferme et au paiement pour chacun des journalistes accusés, une amande de cinq cent mille francs Guinéen.
« Ces journalistes ont demandé au Directeur Commercial de la Sobragui, ce qu’il peut faire pour eux. Ce dernier a répondu que la Sobragui ne peut rien faire pour eux. Et que s’ils veulent demander quelque chose à la Sobragui de mettre sur papier. C’est ainsi qu’ils ont présenté un rapport suivi des dépenses qu’ils ont effectué pendant leur enquête. Ils ont déposé ce rapport avec une facture de 24 millions 500 mille francs que la Sobragui doit payer » a indiqué Aly Touré, le procureur.
Pour lui, les journalistes ont mis beaucoup de pression sur le Directeur commercial pour le paiement de cette facture.
« Ils n’ont jamais publié cette enquête dans un journal de la place. Ils voulaient juste retirer de l’argent à la Sobragui. Ils ont dit à la barre qu’ils publient toujours les enquêtes dans un journal, mais cette fois ci, c’est le contraire. Nous estimons qu’ils sont passés à coté de leur profession. Nous vous prions de retenir les prévenus dans les liens de la prévention du délit d’escroquerie ».
Par conséquent il demande de les condamner sur l’action publique à six mois de prison ferme et au paiement d’une amende de cinq cent mille francs chacun.
Quant à la partie civile, elle souligne que les faits reprochés aux prévenus sont constitués. « Nous demandons au tribunal de condamner les prévenus au paiement d’un franc symbolique à la Sobragui », a soutenu Maître Fatoumata Diallo, Farby.
Pour leur part, les avocats de la défense soutiennent que les infractions reprochées à leurs clients ne sont pas fondées. « Il n y a pas de tentative d’escroquerie, mais plutôt une tentative de corruption de la part de Sobragui dans cette affaire. C’est la Sobragui qui a demandé aux journalistes de déposer le rapport et la facture. Le Directeur commercial a dit que l’ordre est venu de sa hiérarchie, de faire le dépôt de la facture à la Sobragui », a expliqué la défense.
Elle conclu en disant que « les infractions reprochées à nos clients ne sont pas fondées. Nous demandons de renvoyer la partie civile à mieux se pourvoir et relaxer purement et simplement nos clients. Et nous sollicitons du tribunal de prendre sa décision sur siège. »
Apres donc les plaidoiries, le tribunal a renvoyé l’affaire au 3 mai prochain pour le verdict final.
Aboubacar Soumah