L’ex-président tchadien Hissène Habré a été condamné lundi à Dakar à la prison à perpétuité. Le Tribunal l’a reconnu coupable de crimes de torture, de crimes contre l’humanité, de viols et d’esclavage forcé et de certains crimes de guerre.
C’est une étape cruciale dans le long combat entamé il y a plus de 25 ans par les centaines de victimes encore vivantes du régime de Hissène Habré et leurs familles. Jugé depuis juillet 2015 devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), l’ancien dictateur tchadien était poursuivi pour « crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de torture ».
Viols et torture systématique
Il a donc été condamné ce lundi 30 mai à perpétuité. Dans une longue lecture, le président du tribunal, le magistrat burkinabè Gberdao Gustave Kam, a évoqué la torture continue commise pendant les huit années du régime Habré, évoquant une « atteinte systématique et généralisée contre la population du Tchad », a-t-il déclaré, rejetant toutefois certains chefs de crime de guerre mais retenant les crimes de tortures et de crimes contre l’humanité, comprenant les crimes de viol et d’esclavage sexuel.
« La cour conclut que l’accusation de Khadidja Hassan, violée quatre fois par Hissène Habré, est crédible. Justice ! », a souligné Reed Brody.
À l’énoncé du verdict, les avocats des parties civile ont laissé éclaté leur joie. Certains ont fondu en larme.
Selon le correspondant de Jeune Afrique présent au tribunal, des partisans de l’ancien président tchadien lui ont adressé des mots de soutien. D’après un journaliste présent au procès, Hissène Habré a hurlé « Vive l’Afrique indépendante et libre. En bas la Françafrique ! » en sortant du tribunal…
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