Dakar, 7 mai – La nomination du Français Luis Fernandez à la tête de l’équipe nationale guinéenne « a vicié l’atmosphère » en son sein, ce qui constitue « l’une des explications plausibles » de l’élimination du Syli national de la CAN 2017, a analysé Amara Traoré, actuel entraîneur du Soumba FC chez nos confrères de l’APS.
« C’est une grosse désillusion, personne ne pourrait l’imaginer, surtout après le tirage au sort », a expliqué à l’APS le technicien sénégalais, qui a dirigé les deux plus grosses écuries guinéennes, à savoir l’AS Kaloum et le Horoya AC.
« A la limite, les Guinéens, lors du tirage au sort, se voyaient faire le même parcours que le Sénégal dans les éliminatoires », a souligné l’ancien sélectionneur des Lions, invité à commenter l’élimination de la Guinée.
« Pour moi, la mayonnaise n’a jamais vraiment pris entre le football guinéen et Luis Fernandez, et rappelez-vous que beaucoup de joueurs refusaient de venir sous son magistère », a ajouté le technicien sénégalais.
« En réalité, c’est l’ancien président de la Fédération (Salifou Camara) qui l’avait imposé, mais la plupart des supporters n’arrivaient pas à comprendre qu’un sélectionneur puisse décider de poursuivre son job d’animateur même alors qu’il venait d’être choisi », a relevé Amara Traoré.
« Et puis, il a eu une phrase malheureuse qui accru le fossé entre les supporters et lui, quand il avait déclaré qu’il n’était pas demandeur », s’est souvenu l’ancien attaquant international sénégalais, selon lequel « certains en Guinée se sont sentis mal après cette sortie ».
« D’ailleurs, des techniciens français ayant longtemps servi en Afrique, ont flétri cette sortie », a indiqué Traoré, relevant que « la coupure est survenue en mars lors du nul (0-0) concédé contre le Malawi à Conakry ».
« Un ultimatum lui avait été lancé par le nouveau ministre de Sports, et depuis, les relations ne sont jamais revenues à la normale », avec la mise en place d’un comité de normalisation sans compter que les mauvais résultats « avaient fini de le marginaliser », a estimé Amara Traoré.
L’ancien sélectionneur national dit espérer que les autorités sportives et les hommes d’affaires, qui commencent à investir dans ce football, « tireront les bonnes leçons de cette déconvenue pour aller de l’avant ».
« Il est vrai que c’est une grande déception, mais le potentiel est là pour rebondir, ils sont tellement forts techniquement les footballeurs guinéens que ce serait un énorme gâchis », a-t-il déclaré, disant espérer qu’avec « un peu plus d’organisation », le football guinéen devrait pouvoir s’en remettre.
« Cette élimination est une péripétie qu’il faut vite oublier, parce que le Syli local marche sans compter que l’équipe junior est en train de réussir un bon parcours’’, a-t-il dit.