Un employé du Centre scientifique canadien de santé humaine et animale à Winnipeg a possiblement été en contact avec le virus Ebola, lundi.
Toutes les mesures de précaution prises sur le champ ont permis d’éliminer tout risque de contamination au sein de la population canadienne, voire parmi les autres employés du centre, ont affirmé mardi en téléconférence de presse trois responsables de l’Agence de la santé publique du Canada et de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).
L’incident est survenu alors que l’employé manipulait des porcs qui « avaient été expérimentalement exposés au virus » mortel dans le cadre d’expériences visant à trouver un «prétraitement qui permettrait de prévenir l’infection » qui a entraîné la mort de plus de 11 000 personnes en Afrique de l’Ouest ces dernières années.
«Les porcs avaient été traités au préalable avec l’interféron avant d’être infectés par le virus Ebola afin de voir si l’interféron pouvait modifier le cours de l’infection », a expliqué le Dr John Copps, directeur à l’ACIA.
L’employé venait de procéder à des prélèvements sur six porcs infectés par le virus dans un laboratoire de confinement de niveau 4 quand, au sortir du laboratoire, alors qu’on procédait à sa décontamination, il a remarqué une fente dans la couture de la couche extérieure de la combinaison de protection qu’il portait.
L’employé a tout de suite rencontré un médecin spécialisé en maladies infectieuses et a accepté d’être placé en isolement pour 21 jours, période durant laquelle des responsables de la santé publique surveilleront l’apparition de tout symptôme associé à la maladie. L’employé recevra aussi à titre préventif le vaccin contre le virus Ebola qui a été testé lors d’essais cliniques menés en Afrique.
«Toutes les procédures d’urgence ont été suivies et on considère que le niveau de risque encouru par l’employé et ses collègues, ainsi que par la communauté est minime », ont affirmé les trois responsables.
«À ce moment-ci, les Canadiens, la collectivité [winnipégoise] et tous les autres employés du Laboratoire ne font face à aucun risque puisque l’employé concerné n’est pas contagieux », a souligné Pascal Michel, scientifique principal à l’Agence de la santé publique du Canada, avant de rappeler que le virus Ebola se transmet par contact direct avec les fluides corporels d’une personne infectée.
«Les personnes qui ont été potentiellement exposées au virus ne sont pas contagieuses tant qu’elles ne développent pas de symptômes. Ainsi, avant que les symptômes ne se manifestent, ces personnes sont considérées comme présentant un risque faible pour la collectivité. »
Les responsables des agences publiques ont déclaré que « tous les employés qui travaillent sur les maladies infectieuses sont hautement qualifiés et ont reçu une formation poussée sur la manipulation des organismes [pathogènes] et les procédures d’urgence à suivre en cas d’incidents. Ils connaissent bien les risques et les façons de les contrôler ». Comme elle y est tenue, l’ACIA a indiqué qu’elle informera ses employés, les résidents de Winnipeg ainsi que le grand public de toute évolution importante de la situation.
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