Cinq jours après son élection, Donald Trump a donné sa première grande interview télévisée à CBS.
Alors que des milliers de personnes défilaient encore dimanche dans les rues de grandes villes américaines pour protester contre l’élection de Donald Trump, ce dernier accordait sa première grande interview en tant que président élu. Invité de la célèbre émission «60 Minutes» diffusée dimanche, le milliardaire s’est montré ferme sur les questions qui touchent les conservateurs, tout en se voulant rassurant auprès de ses détracteurs.
«N’ayez pas peur», a-t-il déclaré à l’égard de ces manifestants. Il a eu un mot pour ceux qui ont profité de son élection pour laisser libre cours à leur racisme, menaçant hispaniques, musulmans ou noirs : «Je dirais ne faites pas ça, c’est terrible, parce que je vais réunifier ce pays.»
Mais Donald Trump, qui a longtemps défendu et même financé les démocrates, a montré qu’il était bien un républicain sur certaines questions : il s’est réaffirmé comme étant «pro-life» et a assuré qu’il nommerait à la Cour suprême des juges du même avis, ce qui pourrait bien remettre en question le droit à l’avortement au niveau national. Certaines femmes «devront probablement aller dans un autre Etat» pour se faire avorter si la Cour suprême décide d’invalider la décision Roe vs Wade.
«Nous verrons ce qu’il se passe. Il y a encore un long chemin devant nous», a-t-il précisé. En avril dernier, celui qui était alors le candidat républicain avait défendu cinq positions pro et anti-avortement en l’espace de trois jours, rappelle le «Washington Post».
Sur le mariage entre personnes de même sexe, Donald Trump a assuré qu’il ne reviendrait pas sur cette décision déjà validée par la Cour suprême.
Le mur avec le Mexique devient une « clôture »
Le président élu a défendu ses positions sur de ses thèmes fétiches : l’immigration. Il a assuré que l’administration américaine allait expulser ou incarcérer deux à trois millions de sans-papiers, «des gens qui sont des criminels et qui ont un casier judiciaire, des membres de gangs, des dealers de drogue». Donald Trump a assuré que l’administration s’occuperait des personnes en situation irrégulière qui n’ont jamais été condamnées «une fois la frontière sécurisée et que tout sera revenu à la normale». Quant au mur entre les Etats-Unis et le Mexique, promesse de campagne, il pourrait être fait de briques ou bien de «clôtures», a assuré le président élu.
Donald Trump a également ouvert la porte à un changement de mode de scrutin dans le pays : conscient qu’il a gagné le vote des grands électeurs mais perdu le vote populaire, le président élu veut modifier cette règle qu’il critique depuis des années.
«Je ne vais pas changer d’avis simplement parce que j’ai été élu. Mais je préfèrerais des votes simples.»
Donald Trump, qui est à la tête d’une fortune estimée à 3,7 milliards de dollars, a juré qu’il refuserait les 400 000 dollars annuels de salaire du président : «Je crois que je suis obligé par la loi de recevoir un dollar, donc je prendrai un dollar par an. Mais je ne sais même pas de combien [le salaire] est.»
Quant à son comportement, Donald Trump ne compte pas en changer : «Parfois, vous avez besoin d’un peu de rhétorique pour motiver les gens. Je ne veux pas d’un caractère plus monotone».
in Paris Match