Conakry,Guinée : Hawa Camara est une jeune leader qui vient de participer à Dakar, durant 5 semaines, au Programme YALI Dakar (Young African Leaders Initiative) organisé par le Centre régional de Leadership au Sénégal regroupe 100 jeunes venus de 16 pays d’Afrique. Entretien à coeur ouvert….
GuinéeTime : Vous venez de participer à un forum de jeunes leaders à Dakar organisé par le Département américain. Parlez-nous de ce programme…
Hawa Camara : Je viens effectivement de rentrer de Dakar où j’ai pris part à ce forum offert aux jeunes par le président américain Barack Obama. Le programme Young African Leaders Initiative(YALI), a pour objectif est de soutenir les jeunes leaders africains dans leurs efforts pour stimuler la croissance et la prospérité, renforcer la gouvernance démocratique et améliorer la paix et la sécurité sur le continent Africain.
C’est une plateforme d’échanges et de formation. Sur place à Dakar, nous avons passé 5 semaines de formation et les dernières semaines se feront en ligne.
En réalité, ces 16 pays sont Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée-Bissau, Guinée Equatoriale, Mali, Mauritanie, Niger, République de Guinée, Sao Tomé et Principe, Sénégal, Tchad, et Togo). Les 3 filières de formation sont «Business and Entrepreneurship », «Civic Leadership » et «Public Management » avec à la clé chacun des projets personnels.
Comment s’est-il passé votre choix?
Le critère était d’être un jeune leader, engagé et porteur d’un projet bancable.
Aviez-vous un projet à votre compte?
Oui, j’ai un projet au compte de mon ong qui est la restauration du site Badiar à Koundara que je compte lancer en 2017. C’est un site touristique jadis très convoité vers 1984, très vu et visité par beaucoup de touristes. Après les études, nous avons décidé de restaurer ce site. Ce projet nous a aidé pur notre choix.
Cette formation YALI vous-a-t-il apporté quelque chose?
Nous étions 100 jeunes leaders venus d’Afrique venus de 16 pays d’Afrique. Il y a eu le partage d’expériences pendant 5 semaines. On a appris tous les segments du montage de projets et on a pu discuter avec les bailleurs potentiels. Je n’ai personnellement pas eu le bailleur pour financer ce projet du site Badiar mais je suis sur la bonne voie. J’ai été recommandé dans certaines institutions, je pense que ça va aller
Vous aviez dejà une entreprise en Guinée?
Il y a trois ans que je suis dans l’entrepreneuriat. J’ai une entreprise de communication et d’événementiel. J’ai employé aussi une quarantaine de jeunes dans la pâtisserie, la prestation des hôtes et hôtesses, la sécurité, le traiteur, du tourisme etc…Nous travaillons par contrat et les relations sont faciles avec ces jeunes. Ils ont de l’avantage, plus que moi, je le dirais. Ils s’inspirent de ce que je fais. Il y en a d’ailleurs qui pensent à se lancer dans l’entrepreneuriat.Le marché du travail est très dur pour les jeunes. Et rester à la maison traumatise certains d’entre eux.
Dans l’entrepreunariat, rencontres-tu des difficultés?
Il y a assez d’obstacles que nous rencontrons. Parfois, tu peux répondre aux critères d’une offre de marchés, mais on peut te proposer un montant qui ne t’arrange pas ou on te fait nourrir de faux espoirs. Ce n’est pas facile.
On est, quelques fois, victimes d’exploitation et même d’escroquerie. Je laisse tout ceci derrière, je crois que le meilleur est à venir.
Difficultés particulières en tant que femme?
C’est vrai que lorsqu’on est femme, on dit qu’on peut ouvrir beaucoup de portes mais pas totalement. Parfois la femme est marginalisée dans ce pays. Certains hommes se posent des questions quand ils font face aux femmes et pensent qu’ils peuvent mieux faire qu’une femme. Ils doivent se rassurer, lorsque la femme est au devant d’une affaire, d’un marché, elle l’exécute avec rigueur.
Vous avez fondé aussi « Action Femme Développement » depuis bientôt deux ans.
Nous voulons participer au développement socio-économique de la Guinée. Depuis bientôt deux ans, on est sur le terrain. On a piloté le projet « Lutte contre l’insalubrité » émanant du ministère de la Jeunesse, durant un mois. Le second projet qu’on pilote d’ailleurs est « l’implantation des bacs à ordures ». Un autre projet contre l’insalubrité, vise aussi par l’affichage des images des personnes ressources, de faire passer des messages de lutte contre l’insalubrité.
Tu es aussi membre Lion’s Club Guinée….
C’est la plus grande association humanitaire qui aide beaucoup de jeunes. Mon départ vient de Lion’s Club puisque l’idée de me lancer dans l’entreprenariat vient de là. J’invite les jeunes à y faire un tour.
Entretien réalisé par A.T