La précarité économique des médias, et le combat pour le respect des droits et des libertés de la presse sont les deux principaux sujets qui sont revenus dans les différents discours lors de la cérémonie d’ouverture des 45èmes assises de l’Union internationale de la presse francophone (Upf).
Les Assises de l’Union internationale de la presse francophone se sont ouvertes hier, à Antsirabe (Madagascar). Dès l’ouverture, le thème retenu pour cette rencontre a été senti dans les différents discours dont la plupart ont porté sur la précarité, la liberté et les droits de la presse. Placées sous le thème : «L’économie des médias dans les pays francophones», ces assises seront l’occasion d’échanger durant ces 4 jours sur la situation des médias.
La précarité économique des médias, et le combat pour le respect des droits et des libertés de la presse sont les deux principaux sujets qui sont revenus dans les différents discours lors de la cérémonie d’ouverture des 45èmes assises de l’Union internationale de la presse francophone (Upf).
Faisant le lien entre ces deux questions, certains intervenants soulignent que la précarité économique peut saper la liberté de la presse. Selon le président de l’Upf, «les conditions pour une liberté de la presse pleine et effective ne sont pas réunies dans les pays en développement».
De même, il souligne que les pratiques qui s’installent dans les rédactions sont la raison d’être de ce questionnement. Abondant dans le même sens, la présidente de la section Upf de Madagascar souligne que le «contexte de précarité est un handicap à l’émergence d’une presse libre et indépendante».
Selon Noro Razafimadimby, «cette situation n’est pas propre à Madagascar mais des médias des pays en développement». «Il faut reconnaitre que cette précarisation se ressent beaucoup plus dans le quotidien des journalistes des pays en développement», a-t-elle dit.
C’est aussi le même constat qui a été fait par la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie à travers son message.
Dans son allocution lue par Tidiane Diokh, son représentant à cette cérémonie, Michaelle Jean a listé les différents «écueils» d’ordre multiple rencontrés par les médias du sud en général. D’après la secrétaire générale de l’Oif, ces écueils ont pour nom «le caractère informel des entreprises médiatiques, l’environnement fiscal contraignant, des marchés publicitaires volatiles, la baisse inexorable du lectorat francophone, l’absence d’une culture managériale et la non-assistance de certains pouvoirs publics». Partant de ces faits, elle soutient que «tous les ingrédients d’une disparition programmée des médias du sud sont réunis».
Cela, lui fait également dire dans ce message que «les raisons de s’inquiéter ne manquent pas». Et, pour sauver les médias de ce risque de disparition, Mme Jean invite «à un sursaut collectif». Dans son message, la secrétaire générale de l’Oif laisse entendre qu’il y a une urgence à intervenir.
«Les radios, les télévisions, les agences francophones et encore plus celles du sud sont inaudibles. Cette situation risque à terme de porter atteinte à l’économie, à la stabilité institutionnelle, économique, sociale des pays du sud. Car qui tient les médias tient le monde», a-t-elle averti.
in lequotidien.sn