Conakry, Guinée : Une promesse de l’ancien président sénégalais, Me Abdoulaye Wade, à la junte militaire dirigée par le capitaine Dadis Camara en août 2009, est à la base, selon l’opposant Bah Oury, à la manifestation de l’ensemble des forces du vives du pays le 28 septembre 2008 au stade du même nom. Un massacre a eu lieu ce jour.
« Comment l’idée d’organiser cette manifestation est venue? Dadis Camara a invité le président Abdoulaye Wade à Conakry. Ils -les membres du CNDD- se sont arrangés à mobiliser des populations en les convoyant de toutes les périphéries de Conakry pour être présentées à l’Esplanade du Palais du peuple. Et lorsque Wade est venu, il a vu une certaine foule qui applaudissait le CNDD. Il a dit qu’il va filmer ces images pour présenter la vidéo à ses pairs – chefs d’Etat africains, ndlr-, pour expliquer que le CNDD a un soutien populaire. C’était au mois d’août 2009 » a affirmé il y a quelques heures, l’opposant Bah Oury, dans l’émission « Terrain Politique » de la radio Sabari Fm, ce 25 décembre 2016.
A l’époque, Bah Oury, en sa qualité de président du comité d’organisation de cette manifestation, occupait la fonction de premier vice-président du parti l’UFDG. Il est aujourd’hui « exclu » par le bureau exécutif dirigé par Cellou Dalein Diallo, alors qu’il était en exil dans l’Hexagone.
« Par conséquent, poursuit-il sur Sabari Fm, on s’est dit qu’il y a un processus engagé qui risque de dénaturer la nature de la volonté unanime et majoritaire des citoyens guinéens qui ne veulent plus retourner dans une logique de dictature militaire, et qu’il fallait aller dans le sens de la démocratisation. Et donc l’idée d’organiser un nouveau référendum pour le « Oui à la démocratie » et le « Non à la dictature » a germé et c’est comme ça nous avons opté pour la manifestation du 28 septembre. La date du 28 septembre n’a pas été choisit au hasard : c’était un échos aux souvenirs du Oui à l’indépendance et le Non à la colonisation de 1958. C’est comme ça que nous avions dit que la meilleure manière de montrer à la face du monde que la grande majorité des guinéens est pour la démocratie et non pour la dictature militaire, est d’organiser une manifestation massive par le nombre de personnes allaient se mobiliser. »
La Suite? Plus de 100 guinéens tombent sur la pelouse du stade du 28 septembre de Conakry, plusieurs femmes violées et des blessés sont enregistrés.
Il y a quelques jours, ironie du sort, c’est à Ouakam, à DAKAR au Sénégal que celui qui est accusé d’être le cerveau de ces massacres, Toumba Diakité, en fuite depuis sept ans, vient d’être arrêté.
« Sécurité physique »
Au moment où Conakry appelle de tout son souhait pour son extradition, des esprits s’inquiètent de la sécurité de l’ancien bras droit de Dadis Camara, sur lequel il avait tiré d’ailleurs par la suite.
« Diakité a droit à une sécurité physique. Pour la manifestation de la vérité, il faut qu’il témoigne séreinment. Aussi bien Toumba, Dadis et autres inculpés, il faut qu’ils soient sécurité » appelle-t-il ainsi les plus autorités guinéennes.
« L’objet du procès n’est pas de se venger, mais un moment historique pour que des guinéens se rendent compte qu’il y a des choses qu’on ne doit pas faire. Il faut un procès équitable » dit-il.
« Je suis partie civile dans le cadre du procès qui sera organisé. Je le suis de par ma responsabilité de président de la commission d’organisation de l’évènement du 28 septembre 2009 » note l’ancien ministre de la Réconciliation nationale.
« La manifestation de la vérité est nécessaire…Il faut rechercher la vérité, situer les responsabilités et tirer les conséquences pour que de telles situations ne se répètent plus » prône Bah Oury.