
Obama annonce des mesures de rétorsion contre la Russie, accusée d’avoir voulu « influencer l’élection » présidentielle américaine.
Le département d’Etat a notamment déclaré «persona non grata » aux Etats-Unis 35 diplomates de l’ambassade de Russie à Washington et du consulat à San Francisco.
Le président américain, Barack Obama, a annoncé jeudi 29 décembre avoir lancé des sanctions contre la Russie, dont « les cyberactivités avaient pour but d’influencer l’élection » présidentielle américaine de novembre 2016.
Le département d’Etat a notamment déclaré «persona non grata » aux Etats-Unis trente-cinq diplomates de l’ambassade de Russie à Washington et du consulat à San Francisco, pour avoir agi « de façon inconséquente au regard de leur statut diplomatique ». Il leur a été donné soixante-douze heures, à eux et à leur famille, pour quitter les Etats-Unis, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Dans un tweet fort peu diplomatique, l’ambassade de Russie au Royaume-Uni a réagi à la décision de l’administration Obama, lui trouvant un air de «guerre froide ». « Comme tout le monde, y compris le peuple américain, nous serons heureux de voir le bout de cette administration malheureuse », poursuit-elle, ajoutant un rébus signifiant « canard boiteux », pour qualifier le président Obama.
Un peu plus tard, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse publique Ria-Novosti, a annoncé que la Russie rejetait «catégoriquement » ces «accusations infondées ». Accusant Washington de vouloir « détruire définitivement les relations russo-américaines qui ont déjà atteint le fond », Moscou promet des mesures de rétorsion « adéquate[s] se basant sur les principes de réciprocité ».
Des services de renseignement sanctionnés
Dans son communiqué, la présidence ajoute que deux services de renseignement russes, le FSB et le GRU, ainsi que deux officiers du GRU et trois entreprises ayant fourni « un soutien matériel » à cette agence ont également été sanctionnés.
Les sanctions ne s’arrêteront pas là, a écrit le président américain dans un communiqué, prévenant que les Etats-Unis prendront d’autres mesures « au moment que nous choisirons », «y compris des opérations qui ne seront pas révélées au public ».
Dans un rapport publié jeudi soir par le département de la sécurité intérieur et la police fédérale (FBI), deux groupes du renseignement russe sont cités comme étant responsables de piratages ayant ciblé un parti politique américain. Au cours de la campagne, des hackeurs ont réussi à pirater un organe du Parti démocrate (DNC).
Des attaques ayant mené à la publication de plusieurs milliers de mails et documents internes du parti (plus tard publiés sur WikiLeaks) et qui ont affaibli la campagne de la candidate démocrate, Hillary Clinton. Deux groupes liés au renseignement russe sont ciblés par le rapport des autorités américaines, respectivement nommés APT 28 et APT 29, ou encore surnommés «Cozy Bear » et « Fancy Bear ».
in Lemonde.fr