Conakry, Guinée : C’est une phrase qui passe inaperçue voire inaudible. Mais le président Alpha Condé, à qui l’on prête un agenda caché de troisième mandat, a bien parlé de son départ pour « bientôt », face aux étudiants de la plus grande université publique du pays, UGANC.
« Nous, nous allons bientôt partir » s’est adressé le chef de l’Etat guinéen à la couche estudiantine, lors d’un speech largement relayé par la RTG, médias, via son Journal Télévisé du 12 janvier 2017.
On n’a peut être moins entendu cette phrase, mais le locataire du palais Sèkhoutouréyah, semble apparemment comprendre la fin de son bail.
Alpha Condé lançait à cette occasion n projet de connectivité destiné à 200 écoles sur toute l’étendue du territoire national. Cette initiative du chef de l’Etat vise,dit-on, à qualifier l’enseignement dans les écoles du pays tout en introduisant l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la Communication (NTIC) dans les établissements scolaires et universitaires.
Celui qui est qualifié de « premier président démocratiquement élu en Guinée » depuis l’indépendance fait objet de critiques acerbes des opposants sur « le flou » qu’il entretiendrait sur l’éventualité d’un troisième mandat dans son pays.
Cette prétention à vouloir tripatouiller la Constitution, selon les critiques, est renforcée par quelques signes exprimés par des cadres zélés du régime.
Il y a juste quelques semaines que le Directeur général de la police nationale, Bangaly Kourouma, confiait au Sud de la Guinée, dans une réunion politique, que le président « va rester au pouvoir tant qu’il vivra ». La levée de boucliers dans le marigot politique et dans la société civile n’a guère poussé ce haut cadre de la police à rectifier le tir. Il ne sera d’ailleurs pas sanctionné par sa hiérarchie.
Au contraire, l’homme semble avoir comme avocat, le président Alpha Condé lui-même, face à la hiérarchie du ministère de la Sécurité qui a demandé des comptes au sieur DG de la Police.
En refusant de se prononcer sur la question, de manière claire, depuis ce jour de la conférence de presse à Sékhoutouréyah, en 2015, plusieurs citoyens restent dubitatifs. Alors, les propos de l’ancien opposant historique guinéen ont-ils trahi sa pensée? Malin qui le dira.