
Conakry, Guinée : Des échanges fructueux sur la problématique de l’impunité et de son éradication ont eu lieu il y a quelques heures à Conakry.
Ce mercredi 8 mars 2016, l’un des réceptifs hôteliers de la place a servi de cadre au lancement de l’atelier de concertation sur la problématique de l’impunité en Guinée, dont le thème est : « Enjeux et défis ». Cette concertation s’est achevée ce 9 mars 2017,
Dans son discours de bienvenue, le ministre de l’Unité nationale et de Citoyenneté, a noté que cet atelier de concertation semble essentiel dans les processus de construction d’un état véritable, démocratique, fondé sur les principes de l’Etat de droit et de justice
Selon Kalifa Gassama Diaby, le ministre de la citoyenneté, la problématique de l’impunité dans notre pays constitue l’une des urgences légitimes auxquelles nous devons faire face avec fermeté et courage afin de placer notre pays dans le concert des Etats respectueux des droits de l’homme, de la justice et du respect de la dignité humaine. »
Poursuivant il dira que la lutte contre l’impunité reste au cœur de nos défis nationaux. «Elle est constitutive de notre capacité ou pas à donner sens à nos normes et corps à l’autorité légitime et légale de l’Etat. »
«Les éléments du contexte qui ont installé l’impunité telle une gangrène vicieuse dans les rouages de notre société et qui met en péril notre vivre ensemble et la paix, sont certes divers et complexes, mais ils engagent tous d’une certaine façon la responsabilité de l’Etat, le courage politique et la cohérence morale d’une société en perdition éthique et morale ».
Sur la question de l’impunité et violences à l’égard des citoyens, le ministre Gassama Diaby a rappelé que les forces de sécurité agissent toujours au nom de la puissance publique. Tous les régimes qui se sont succédé ont maintenu le pays dans un cycle permanent de violences faisant de nombreuses victimes et condamnant de nombreux autres guinéens à la frustration et aux tristes sentiments d’injustices et d’impuissance. Malheureusement, ces violations sont généralement toujours restées impunies et leurs auteurs n’ont jusqu’à récemment jamais été inquiétés ».
Pour porter la lumière sur les zones d’ombre de notre passé, il faut à l’en croire, être attentifs aux victimes, à leurs peines, leurs douleurs, leurs frustrations et parfois même leurs colères.
Les groupes de réflexions formés à cet effet lors de l’atelier ont réflechi sur les thèmes de la lutte contre l’impunité pour les crimes les plus grave ; lutter contre l’impunité à l’encontre des crimes sexuels et de violences liées aux genres et enfin, le troisième se concertera sur la réforme de la justice et celle du secteur de la sécurité.
De son côté le chef de service de PASOC (Programme d’Appuis à la Société Civile) dira que l’impunité est une question centrale pour la vie de toute une Nation, c’est pourquoi nous avons choisi le ministère de l’Unité et de la Citoyenneté de discuter pendant deux jours sur cette thématique centrale et stratégique pour l’avenir de la Guinée.
Les acteurs vont réfléchir pour proposer des voies et moyens pour éradiquer ce fléau, parce que tant qu’il y’a l’impunité dans un pays. Sachez que ce pays ne pourra jamais se développer. »
Le chef de la délégation de l’Union européenne en Guinée, Gerardius Gielen, dira qu’en ce 8 mars, journée internationale des femmes, la question de l’impunité qui touche beaucoup de femmes en Guinée, prend un écho vibrant : les violences sexuelles, les mariages précoces, l’excision seront bien sur les thématiques du jour. Sans compter l’égalité des sexes en matière d’éducation, d’emploi et de candidature féminine aux élections locales.