
Conakry, Guinée : Deux experts de la Cour pénale internationale (CPI) ont assuré la 14ème visite officielle de cette institution en Guinée où ils comptent entièrement sur les magistrats guinéens pour apporter la lumière sur le dossier de massacre du 28 septembre 2009.
C’est une information qui va donner de sueurs froides à l’ancien président de la Transition militaire, Général Sékouba Konaté. La Cour pénale internationale sur laquelle il compte « déballer » ne va pas le recevoir ! Les proches collaborateurs de dame Fatou Bensouda ont tenu à préciser ou à opposer un niet catégorique à la volonté du « Tigre » guinéen.
« C’est un dossier qui reste entièrement entre les mains des Guinéens et c’est aux Guinéens de faire justice dans cette affaire » affirme à sa sortie de réunion au ministère de la Justice, Franco Matillana, expert pour la CPI en mission à RFI à Conakry.
D’ailleurs, cette visite en Guinée après l’extradition et l’inculpation de Toumba Diakité, ancien garde du capitaine Dadis Camara, il y a quelques semaines, est un « pas vers la Justice », comme le reconnait les défenseurs des droits de l’Homme, les associations de victimes et pour la Cour pénale.
Les envoyés spéciaux de Fatou Bensouda à Conakry, cette semaine, tiennent à rappeler l’objectif de leur visite
« Nous, on n’est pas là pour faire la leçon, ni donner des instructions » poursuit Matilana.
A la presse locale, ces derniers jours, le Général Sékouba Konaté a martelé qu’il ira à la CPI « témoigner », mais jamais devant un magistrat guinéen. Pourtant, la CPI, pour le moment, ne juge pas la Guinée et ses juridictions incapables d’instruire le dossier de massacre de plus de victimes au stade de Conakry, en septembre.
Le ministre guinéen de la Justice est d’ailleurs catégorique à propos de la démande de l’ancien président.
«Ce n’est pas à lui de décider », dit-il. Et de poursuivre : «La justice guinéenne a demandé à auditionner Sékouba Konaté. Il y a au moins deux commissions rogatoires qui sont parties à Addis-Abeba et au Maroc. Qu’il soit interrogé, dans un premier temps en qualité de témoin, et les magistrats apprécieront. Vous savez, dans notre pays, il faut que chacun assume sa part de responsabilité ».
A la radio Nostalgie et sur certains sites d’informations générales, le Général d’armée a cité pêle-mêle des noms de responsables civils et militaires impliqués dans le massacre du stade en 2009. Ce, avant de se rétracter à propos de certains. Et si la Justice l’entendait formellement?