Conakry, Guinée : Le système bancaire guinéen est bloqué ce jeudi matin à l’appel du syndicat Fesabag qui dirige une marche des banquiers dans les rues de la commune de Kaloum pour exiger de meilleurs salaires et de retraite pour les 4.000 employés de banques, a-t-on appris.
Les banques commerciales du pays sont toutes fermées ce jeudi matin à l’appel de la Fédération syndicale autonome des banques, assurance et micro-finances de Guinée (Fesabag).
« Ce n’est pas seulement à Conakry, c’est dans toute la Guinée » nous précise un leader syndical.
A Conakry, outre la fermeture des établissements bancaires, sous la houlette du Secrétaire générale de la Fesabag, Abdoulaye Sow, une centaine de banquiers fait une marche. Celle-ci a permis à ce cortège discret et moins bruyant de faire le tour des banques de Kaloum.
Depuis le 6 février dernier, la Fesabag a dépose une plateforme revendicative au patronat, l’APB. Celle-ci a mis du temps pour répondre aux sollicitations des employés, aller simplement à la table des négociations nous dit-on.
« Il aura fallu que le gouverneur de la Banque centrale de Guinée tape du poing sur la table » pour que les patrons prennent au sérieux ce document et viennent à la négociation.
« Les patrons calent les augmentations sur le taux d’inflation alors que celui-ci est politique. On leur a demandé de sortir les chiffres d’affaires de l’an passé, ils ont dit » poursuit notre source.
« Deux points non négociables »
La plateforme comporte 11 points revendicatifs. Mais les plus importants sont l’augmentation de salaires et les meilleures conditions de retraite.
Ceux-ci sont « non négociables », selon un responsable syndical qui regrette le fait que dès la retraite, après 30 ans de service, le banquier voit son revenu en baisse de 90 pour cent.
« Ce qui augmente le niveau de stress et tue un an ou deux après juste la retraite » explique-t-il.
En Guinée, plusieurs groupes occidentaux ont des filiales, comme dans un peu partout dans la sous-région.
Notre interlocuteur regrette la différence de traitement entre les guinéens et autres nationalités.
« L’objectif de la démarche est une Assemblée générale pour rendre compte du blocage de la négociation et recueillir les avis de la base » nous indique-t-on.