Le collectif des avocats d’Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, ont fait le point sur les conditions de détention de son client et les mesures envisagées pour sa défense, ce jeudi 13 avril 2017, à la maison des médias de Guinée.
Maitre Paul Yomba Kourouma dans son intervention regrette les conditions dans lesquelles est détenu à la maison d’arrêt de Conakry, Toumba Diakité . « Les conditions de détention de Toumba sont assimilables à des faits de torture morale, de traumatisme pour le rendre vulnérable aux juges, incapable donc de forger avec intelligence, lucidité sa défense. Il est logé dans une chambre qui comporte un salon et une douche interne et quand on attribue un local de cette configuration à quelqu’un, c’est pour être équipé… Puisque Toumba a un local annexé à une cuisine publique, au point qu’a 7 heures, l’on ne peut occuper ni le salon, ni la chambre, et la nuit, il est obligé de tremper son tricot dans de l’eau pour s’essuyer. Il y avait des punaises qui, heureusement grâce à notre insistance ont été éradiqués par les services phytosanitaires », a expliqué Me. Paul Yomba Kourouma
Selon lui, des engagements formels ont été pris par le parquet général à cet effet après l’inventaire des besoins, de restaurer et d’humaniser le cadre de vie d’Aboubacar Sidiki Diakité. Mais, dit-il, rien n’a jusqu’à présent été fait.
Sur la question des mesures envisagées pour mettre fin à la souffrance que traverse son client en ce moment, Me Paul Yomba avance ceci : « Le collectif des avocats de Toumba donne à l’État, un délai de 15 jours à compter du 14 avril 2017 jusqu’au 29 avril, pour procéder à l’humanisation du local de Toumba. C’est-à-dire lui doter d’un lit, d’un salon, d’un bureau, de deux climatiseurs, d’un poste radio, d’un poste téléviseur, et d’un tapis pour couvrir le sol. Car c’est sa seule destination pour accueillir ses avocats, pour travailler pendant des heures. Donc Toumba est pour nous une pièce précieuse, comme il l’est d’ailleurs pour les juges et pour le peuple de Guinée aujourd’hui ». Et de poursuivre : « le collectif a décidé qu’a l’expiration de ce délai, qu’il suspendra son assistance envers l’inculpé Aboubacar Toumba. Au même moment dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, Toumba observera le silence et s’abstiendra de répondre à toute convocation que les juges voudraient bien lui adresser pour la suite de l’information. Toumba s’opposera aussi à toute commission d’office d’avocat en sa faveur en dehors de ses avocats constitués. En même temps que Toumba agira de cette manière, le collectif adressera des motions de protestation et d’information à toutes les représentations diplomatiques accréditées en république de Guinée, à toutes les institutions et organisation de défense des droits de l’Homme en Guinée en Afrique et a ailleurs ».
« Nous adresserons la motion de protestation et de dénonciation à madame la procureure générale de la coure pénale Internationale (CPI), nous prendrons à témoin l’opinion nationale et internationale pour tout ce qui pourrait éventuellement arriver à Toumba dans sa solitude à la maison d’arrêt de Conakry. À partir du début de la semaine prochaine nous déposerons une demande de transfèrement de Toumba dans une chancellerie occidentale où à défaut dans une résidence surveillée », a-t-il conclut.
Mariama Sylla