
Conakry, Guinée : Les vives tensions sociales qui agitent la ville de Boké, font un bilan de 17 blessés ce mercredi dont une évacuation vers Kamsar, selon des sources hospitalières.
Les services d’urgence de l’Hôpital de Boké font état de 17 blessés enregistrés. Un homme, blessé grave, a été d’ailleurs évacué vers une structure sanitaire beaucoup plus équipée, située à Kamsar, dans la même préfecture.
Ce mercredi matin, la tension reste vive dans la ville de Boké où des compagnies minières opèrent depuis des décennies.
Des jeunes citoyens qui réclament le courant électrique, font face aux forces de l’ordre, « qui ne peuvent rien », en croire à une activiste des droits humains.
L’intervention des gendarmes donne lieu à des répresailles. Au quartier TP ce matin, la famille Coumbassa a été attaquée. Son crime : loger un gendarme qui sert dans la ville.
Une foule a pris d’assaut la concession de la famille Coumbassa et détruit « la grande maison et l’annexe ».
« Un membre de la famille y a été blessé et les mêmes gens promettent de revenir la nuit tombée avec l’essence pour y mettre le feu » s’alarme une source de la famille, inconsolable.
La population de Boké revendique le courant électrique dans les foyers. Hier mardi, plusieurs édifices appartenant à l’EDG sont saccagés et des engins appartenant à une société minière.
La ville de Boké (selon les données de Wikipédia) est en rapide expansion. Alors qu’en 1983 elle était une petite cité de 12 030 habitants, sa population recensée en 1996 se montait déjà à 40 575 personnes. En 2007, la population vivant dans l’espace urbain communal de Boké est estimée à 81 116 habitants (selon projection d’après le recensement général de la population et de l’habitat de 1996). Elle est, de ce fait, la septième ville la plus peuplée du pays, après Conakry, Kankan, Nzérékoré, Gueckedou, Kindia et Kissidougou.
L’essentiel des activités économiques pratiquées par cette population tourne autour de l’économie minière et de l’agriculture. L’exploitation minière explique le dynamisme noté dans les activités de commerces et des services. Cependant, Boké, restée à l’écart des installations minières, en subit aujourd’hui les conséquences. En effet, la fonction urbaine de la ville est de moins en moins visible (absence de cadre d’accueil, de services d’approvisionnement, de secteurs économiques et de commerces structurés) et les équipements se dégradent. Cette situation a également des répercussions sur l’activité économique de la commune.